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Affaire Fillon : le parquet n’envisage pas « en l’état » de classement sans suite


François Fillon a estimé jeudi qu'il n'y "a rien de nouveau" après la déclaration du parquet national financier. (photo AFP)

La pression judiciaire s’accroît sur François Fillon, dont la campagne est plombée par les soupçons d’emplois fictifs de son épouse: le parquet national financier a dit jeudi ne pas envisager « en l’état » de classement sans suite.

« Il n’y a rien de nouveau, ni poursuite ni mise en examen », explique le candidat de la droite à la présidentielle dans Le Figaro, estimant qu’il s’agit d’un « acte de communication qui nourrit le feuilleton médiatique ». « Je m’en remets donc désormais au seul jugement du suffrage universel », a-t-il ajouté.

La réplique des avocats du candidat de la droite à la présidentielle et de son épouse Penelope ne s’est pas fait attendre. L’enquête « se déroule en violation des règles de compétence du parquet national financier et, plus grave encore, du principe de la séparation des pouvoirs », ont réaffirmé Me Antonin Levy et Me Pierre Cornut-Gentille, estimant qu' »il n’y a pas d’éléments suffisants pour requérir des poursuites ».

L’office anti-corruption de la PJ (oclciff), qui a mené depuis trois semaines des investigations au pas de charge, a remis mercredi au parquet national financier (PNF) les premiers résultats de son enquête, ouverte pour détournements de fonds publics et abus de biens sociaux.

« Les nombreux éléments déjà recueillis ne permettent pas d’envisager, en l’état, un classement sans suite de la procédure », a indiqué le procureur Eliane Houlette dans un communiqué, ajoutant que « les investigations vont se poursuivre ».

« On ne s’attendait pas à autre chose », a réagi sur BFMTV Damien Abad, l’un des porte-parole de François Fillon. « L’enquête se poursuit, il n’y a aucune mise en examen, il n’y a pour le moment aucune information nouvelle », a estimé le député (LR) de l’Ain.

Mais pour le député de Paris (LR) Bernard Debré, le choix du ministère public de poursuivre ses investigations en pleine campagne présidentielle est « tout à fait scandaleux ». « Nous n’accepterons pas, nous les électeurs et les militants, d’être sous la dépendance du parquet national financier », a-t-il déclaré sur BFMTV.

Après avoir écarté, à ce stade, tout classement sans suite, deux options restent ouvertes pour le parquet: citer directement des protagonistes devant un tribunal correctionnel ou ouvrir une information judiciaire en confiant la poursuite des investigations à des juges d’instruction, seuls habilités à placer un acteur du dossier sous le statut intermédiaire de témoin assisté ou à prononcer d’éventuelles mises en examen.

François Fillon, en nette baisse dans les sondages qui le plaçent désormais derrière Marine Le Pen et Emmanuel Macron au premier tour, s’est engagé à se retirer de la course à la présidentielle en cas de mise en examen.

« Légalité et sérénité »

Une source proche du dossier estimait toutefois ce cas de figure peu probable avant l’échéance électorale « compte tenu des délais extrêmement courts ». D’autant que la justice a pour pratique de s’abstenir de prononcer des mises en examen de candidats avant une élection.

« Il est capital, à quelques semaines du premier tour des élections présidentielles, que l’enquête se déroule enfin dans légalité et la sérénité », ont lancé les avocats du couple Fillon. Pour eux, le délit de détournement de fonds publics ne peut concerner un parlementaire et la justice n’a pas à se mêler du contenu du travail d’un député ou d’un sénateur.

Le Quotidien / AFP

 

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