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Action de Greenpeace contre le FN sur la Tour Eiffel, le dispositif de sécurité en question


Cette action vise à rappeler que les valeurs de liberté, d'égalité et de fraternité "sont en danger et que celle qui les menace, c'est Marine Le Pen", a déclaré à la presse l'ONG. (photo AFP)

Greenpeace a déployé vendredi matin une banderole contre le Front national sur la Tour Eiffel, une action qui a révélé « des dysfonctionnements » dans le dispositif de sécurité de la tour selon la préfecture de police.

Cette action, menée à deux jours du deuxième tour de la présidentielle et alors que la menace jihadiste reste très élevée, « révèle d’évidence (…) des dysfonctionnements dans le dispositif de sécurité de la Tour Eiffel », déclare la préfecture dans un communiqué. Le préfet de police a convoqué une réunion vendredi à 10h30 avec la Ville de Paris et la Société d’exploitation de la Tour Eiffel (Sete) « afin d’analyser les faits, d’en tirer les enseignements, et d’adapter en conséquence les instructions qui s’imposent au regard des responsabilités de chacun », ajoute-t-elle. De son côté, la Ville de Paris a dénoncé une action conduite « en toute illégalité », qu’elle « ne peut (…) que condamner ». « Il n’est pas admissible qu’un monument comme la Tour Eiffel, emblème de Paris, bien commun des Parisiens et de l’ensemble des Français, soit utilisé à des fins politiques », a-t-elle affirmé.

La Ville va saisir la Sete, « en charge de la sécurité dans l’enceinte du monument, en lien étroit avec la préfecture de police, en charge de la sécurité aux abords, afin qu’elle identifie les éventuelles failles et tire au plus vite tous les enseignements de cet incident ». Des militants de Greenpeace ont escaladé la tour à l’aide d’une échelle puis de cordes et déployé peu après 7H30 une banderole de 30 mètres sur 10 entre deux piliers, sous le premier étage, avec la devise de la République française, « Liberté Egalité Fraternité ». Le site est actuellement sécurisé par un système de barriérage fixe qui clos le parvis. En outre, aux heures de visite de la tour, des contrôles des sacs sont effectués. La banderole porte aussi le nom de l’organisation environnementale et la mention #Resist, en lettres noires sur fond jaune. Elle ne mentionne pas le Front National ni Marine Le Pen.

« S’opposer de toutes nos forces à l’élection de Marine Le Pen »

Cette action vise à rappeler que les valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité « sont en danger et que celle qui les menace, c’est Marine Le Pen », a déclaré à la presse Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France. « Comme pour nous ces valeurs sont essentielles à (…) toutes nos missions, y compris celle de protection de l’environnement, aujourd’hui il faut s’opposer de toutes nos forces à l’élection de Marine Le Pen », a-t-il ajouté. « Forcément, ça veut dire voter contre. Certains vont interpréter ces déclarations comme signifiant oui pour voter Macron, d’autres vont faire le choix de voter blanc, d’autres n’iront peut-être pas voter, pensant que c’est aussi un geste contre Marine Le Pen », a-t-il encore commenté.

Greenpeace fait partie des 61 associations et ONG signataires d’un appel à « protéger les valeurs de la République » paru le 30 avril dans Le Journal du dimanche. Sans citer la candidate FN, elles appelaient les électeurs à se mobiliser « face à celles et ceux qui prônent le rejet de l’autre et le repli sur soi ». Selon la Sete, « l’incident était clos » vers 9h30. La présence des militants de Greenpeace sur la tour « a été immédiatement détectée par les caméras de vidéosurveillance et les agents de sécurité postés sur place. Les services de police ont aussitôt été prévenus », a-t-elle affirmé dans un communiqué. « La sécurité étant la priorité absolue de la Société d’Exploitation de la Tour Eiffel et par mesure de précaution, l’ouverture de la tour Eiffel s’effectuera une fois que les services de sécurisation auront inspecté le bâtiment », ajoute-t-elle. Le monument, qui devait être accessible au public dès 9h30, sera ouvert avec retard.

Douze personnes ont été interpellées et placées en garde à vue, selon une source policière.

Le Quotidien/AFP