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Acte 23 : les «gilets jaunes» samedi à Paris pour leur «ultimatum 2»


Comme pour le premier "ultimatum", qui avait donné lieu le 16 mars à des scènes de saccages et de pillages sur les Champs-Élysées, des appels à converger vers la capitale se sont multipliés sur Facebook ces derniers jours. (photo AFP)

Alors que les annonces officielles d’Emmanuel Macron après le grand débat, avortées lundi par l’incendie qui a ravagé Notre-Dame, sont attendues la semaine prochaine, les « gilets jaunes » lui lancent un nouvel « ultimatum » avec un appel national à manifester samedi à Paris, où les autorités redoutent le retour des « casseurs ».

Comme pour le premier « ultimatum », qui avait donné lieu le 16 mars à des scènes de saccages et de pillages sur les Champs-Élysées, des appels à converger vers la capitale se sont multipliés sur Facebook ces derniers jours. Le plus populaire, avec plus de 5700 personnes annoncées comme participantes, invite « à se rendre à Paris de manière non pacifique et jaune », sans donner d’heure ni de lieu de rendez-vous. Des « gilets jaunes » de plusieurs régions (Provence-Alpes-Côte d’Azur, Auvergne Rhône-Alpes, Normandie, Bretagne, Occitanie, Nouvelle-Aquitaine) appellent sur Facebook à manifester à Paris.

Le 16 mars, 10000 personnes avaient défilé dans les rues de la capitale, selon les autorités, dont les chiffres sont systématiquement contestés par les « gilets jaunes ». Le préfet de police Didier Lallement a indiqué vendredi avoir reçu trois déclarations de manifestations.

L’une, qui doit partir de la basilique de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) pour rejoindre le campus de Jussieu (Ve), a été autorisée. Les deux autres, dont le trajet initial prévoyait un départ depuis le secteur de Bercy, dans l’est de la capitale, pour rejoindre les Halles ou la place de l’Étoile, ont en revanche été interdites.

À Toulouse, épicentre du dernier acte, la préfecture a interdit la manifestation non déclarée prévue par les « gilets jaunes » sur la place du Capitole. Des arrêtés d’interdiction ont également été pris à Nantes, Lyon, Bourg-en-Bresse et Dijon. Samedi dernier, les manifestations des « gilets jaunes » avaient rassemblé 31000 personnes, dont 5000 à Paris.

Objectif Notre-Dame? 

L’île de la Cité, où se trouve la cathédrale Notre-Dame dévastée lundi par les flammes, ainsi que ses abords immédiats sur les quais, seront interdits à la manifestation, comme le périmètre des Champs-Élysées et du Palais de l’Élysée depuis plusieurs semaines, a annoncé la préfecture de police.

« Il n’est pas raisonnable de faire passer des manifestations de 5000 à 10000 personnes dans la proximité de Notre-Dame », a justifié Didier Lallement, évoquant les milliers de touristes ou simples badauds qui continuent d’affluer chaque jour pour se recueillir devant l’édifice. Les « gilets jaunes » respecteront-ils l’interdit? La question ne fait pas consensus.

Certains veulent marcher « en honneur au patrimoine national ». D’autres, fustigent « les milliardaires (qui) ont su trouver 1 milliard d’euros, mais 140000 SDF, tout le monde s’en fout! ».

L’afflux vertigineux des dons pour reconstruire Notre-Dame, notamment de la part de grosses fortunes françaises, a suscité la polémique chez les « gilets jaunes », qui luttent depuis cinq mois pour leur pouvoir d’achat. Les projets de rassemblement de « gilets jaunes » aux abords de Notre-Dame relèvent de la « pure provocation », a estimé le préfet de police.

Les « casseurs » de retour?

« Les casseurs seront à nouveau au rendez-vous », a affirmé Christophe Castaner, citant les villes de « Toulouse, Montpellier, Bordeaux et en particulier Paris ». « Leur objectif affiché est clair : reproduire le 16 mars », a poursuivi le ministre de l’Intérieur, annonçant que 60000 policiers et gendarmes seraient mobilisés dans toute la France.

Sur Facebook, un groupe qui se présente comme le « Black Bloc Paris » a lancé un appel à « une France en noir », auquel ont répondu près de 1000 personnes.

Cet « ultimatum 2 » sera « un peu moins fort », tempère un responsable policier. « On ne sent pas un bouillonnement comme on avait senti le 16 mars, notamment du côté de l’ultragauche », ajoute-t-il, s’attendant à ce qu’ils « préservent leurs forces pour le 1er mai ».

AFP