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Incendies sur un site pétrochimique : c’était bien un acte criminel


Les enquêteurs ont trouvé des éléments qui pourraient constituer, s'ils sont identifiés en tant que tels, une chaîne pyrotechnique. (photo AP)

Les explosions et incendies qui ont touché un site pétrochimique sensible dans le sud de la France sont dues à « un acte criminel, dont la motivation n’est pas établie » à ce stade, a déclaré mercredi le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve.

« Il y a une enquête en cours, les premiers éléments qui sont communiqués montrent qu’il s’agit d’un acte criminel, dont la motivation n’est pas établie », a déclaré le ministre devant l’Assemblée nationale.

Selon une source proche du dossier, les enquêteurs ont découvert sur le site proche de l’étang de Berre et de l’aéroport de Marseille-Marignane des éléments pouvant constituer un système de mise à feu. Des membres de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale et des gendarmes de la section de recherches de Marseille « ont trouvé des éléments qui pourraient constituer, s’ils sont identifiés en tant que tels, une chaîne pyrotechnique », c’est-à-dire un système de mise à feu, a indiqué cette source.

« Ces éléments ont été trouvés non loin de l’une des deux cuves mais pas à proximité immédiate », a-t-elle ajouté.

Les gendarmes ont aussi constaté qu’un passage avait été pratiqué à travers le grillage, près d’une des cuves incendiées. Mais ils « n’ont pas trouvé d’indices amenant à penser qu’il y a eu un passage récent par cette ouverture », selon la source proche de l’enquête. Peu après cette double explosion mardi, Bernard Cazeneuve a demandé de renforcer la vigilance sur les sites industriels en France.

« Aucune piste n’est écartée, aucune piste n’est privilégiée », avait expliqué mardi le vice-procureur d’Aix-en-Provence, Rémy Avon. Un acte malveillant est « une hypothèse sérieuse », avait en revanche confié une source proche du dossier.

Vers 3h mardi, deux explosions ont retenti sur ce site du groupe LyondellBasell, immatriculé aux Pays-Bas et coté à Wall Street, proche de l’étang de Berre. Elles ont touché deux cuves, entraînant des incendies.

L’un de ces incendies, touchant une cuve d’essence, a été maîtrisé tôt mardi, le deuxième, contenant 48.000 m3 de naphta –un dérivé liquide de pétrole– a quant à lui brûlé jusqu’en milieu de matinée, dégageant un impressionnant panache de fumée noire.

Interrogées sur un éventuel rapprochement entre ces faits et le vol, le 7 juillet, d’explosifs et de détonateurs sur un site militaire à une trentaine de kilomètres de là, les autorités locales ont estimé mardi que les enquêteurs « pouvaient se poser la question », mais qu’il était trop tôt pour établir un tel rapprochement.

AFP