Quatre mineurs âgés de 16 ans ont été interpellés lundi à Templeuve (Nord) pour avoir incendié un local humanitaire où étaient entreposés livres et vêtements à destination de la Guinée, avant de diffuser les images sur les réseaux sociaux.
20 000 vêtements et 7 ooo livres entreposés dans ce local humanitaire sont partis en fumée. (Photos : Ville de Templeuve)
« Les quatre mineurs ont été interpellés lundi par les gendarmes et placés en garde à vue », a indiqué la gendarmerie dans un communiqué. « Trois des auteurs mineurs seront déférés devant le magistrat à l’issue de leur garde à vue. »
Samedi, des membres de l’association humanitaire Café crème se rendent à l’ancienne école primaire de Templeuve, leur servant de lieu de stockage, pour finaliser l’acheminement vers un village pauvre de Guinée de quelque 20 000 vêtements et 7 000 livres, dont 5 000 manuels scolaires. Ils découvrent avec consternation que tout le matériel entreposé a été brûlé. « Dans la nuit du 1er au 2 janvier, l’ensemble du matériel stocké a été détruit par les flammes », a expliqué à l’AFP la gendarmerie. Le sinistre n’a été découvert que le lendemain car l’extérieur du bâtiment n’a pas pris feu.
L’ensemble du matériel stocké a été détruit par les flammes.
Dans cette petite commune du Nord, qui s’apprête à changer de nom pour éviter l’homophonie avec une commune belge voisine, les auteurs présumés des faits ont été vite reconnus car ils ont diffusé des vidéos sur les réseaux sociaux où on les voit saccager l’ancienne école. « Sur les vidéos, ils se filment à visage découvert en train de mettre de la bombe aérosol dans les lavabos et de mettre le feu après, ou de s’amuser à casser les frigos et les portes avec une violence inouïe », a expliqué à l’AFP le maire Luc Monnet.
« Notre objectif, c’est de fournir du matériel, tout ce qui est livres scolaires du CP à la 6e et des vêtements de 0 à 16 ans », a expliqué Julien Dubar, président de l’association Café Crème qui évoque l’ouverture en Guinée Conakry d’accueils de loisirs et déplore que « tout (soit) parti en fumée ». Il espère néanmoins obtenir rapidement un nouveau local et « redémarrer bien plus fort ». « On est abasourdi car ce sont des mois de travail mené par l’association pour venir en aide aux Guinéens qui est parti en fumée, surtout quand l’on sait ce qui se passe aujourd’hui en Guinée (ce pays de l’Afrique occidentale est l’un des plus touchés par Ebola, ndlr). Tous les bénévoles sont choqués », a ajouté M. Monnet.
Le préjudice a été estimé à 60 000 euros.
AFP