Le vice-président du FN Florian Philippot a reproché dimanche au ministère de l’Intérieur de «jouer avec (sa) sécurité» en ne lui fournissant pas une protection rapprochée, le ministère soulignant lui, au vu d’une évaluation menée dans les règles, qu’un tel dispositif n’est pas nécessaire.
Florian Philippot a réclamé cette semaine une protection policière en raison d’une plainte en diffamation déposée contre lui par le Qatar, qui lui reproche des déclarations cherchant à accréditer l’existence d’un lien entre l’émirat et le terrorisme islamique.
«Le ministère de l’Intérieur joue avec ma sécurité personnelle, alors que je suis très exposé – cela personne ne le niera -, alors que je suis sous le coup d’une fatwa judiciaire de la part d’un pays tout a fait trouble, tout à fait louche», a déclaré Florian Philippot sur France Inter. «On attend l’agression? C’est ça qu’attend le ministère de l’Intérieur?», s’est-il indigné. «Quand on est un opposant politique, et pas du show biz (…) ou un ami du pouvoir où on reçoit une protection policière en claquant des doigts, on n’a pas les mêmes prérogatives», a-t-il estimé.
«Monsieur Philippot a formulé une demande de protection rapprochée lundi 1er juin. Comme toutes les requêtes de cette nature, qui obéissent à un protocole précis, cette demande a immédiatement été instruite par l’Unité de coordination de la lutte antiterroriste (UCLAT)», a répondu le ministère dans une déclaration.
L’UCLAT, rappelle-t-il, est chargée notamment «de l’évaluation des menaces qui peuvent peser sur les personnes et de la nature du dispositif de protection à mettre en place». «Cette évaluation procède de critères normés et uniformes. Au regard des éléments connus des services ou fournis par l’intéressé, l’évaluation n’a pas conclu à la nécessité de mettre en place un dispositif de protection rapprochée», a conclu le ministère.
Florian Philippot a récemment demandé «une audience» sur le sujet au président de la République: «Pour l’instant, il n’a pas répondu mais je pense qu’il va répondre, je suis parlementaire», a-t-il observé.
Le vice-président du FN est aussi revenu sur les propos de la maire PS de Paris, Anne Hidalgo, l’accusant d’avoir «sali Paris» et lui demandant de «s’excuser», après qu’elle eut estimé cette semaine que l’émirat avait «raison» d’aller en justice s’il s’était senti insulté.
AFP