La France compte actuellement 1,5 million de m3 de déchets radioactifs et ce chiffre devrait tripler à l’horizon 2080 lorsque toutes les installations actuelles auront terminé leur vie.
Aux alentours de cette date, la France devrait compter 4,3 millions de m3 de déchets nucléaires, selon l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra). Ces prévisions à l’échéance de la fin de vie du parc nucléaire actuel, incluent l’EPR, le réacteur de troisième génération en construction à Flamanville dans la Manche.
«Sur ce total, 4,1 millions seront des déchets de ‘très faible activité’ (TFA) et de ‘faible et moyenne activité à vie courte’ (FMA-VC) dont la majorité viendront du démantèlement des installations nucléaires», précise Michèle Tallec, de l’Andra.
Actuellement ,60% de ces déchets proviennent du secteur électronucléaire, 27% de la recherche, 9% de la défense, 3% de l’industrie non nucléaire et 1% du secteur médical. La production de déchets radioactifs représente l’équivalent de 2 kg par an et par habitant, rappelle Michèle Tallec.
Les plus dangereux, les déchets de haute activité (HA), représentent 0,2% du volume (3 200 m3 fin 2013) mais près de 98% de la radioactivité. Ils sont issus pour l’essentiel du traitement des combustibles usés dans les réacteurs nucléaires français.
Les déchets radioactifs de moyenne activité à vie longue (MA-VL) représentent 3% des volumes (44 000 m3) et 2% de la radioactivité. Ils sont notamment issus des gaines entourant les combustibles nucléaires.
Les déchets HA et MA-VL ont vocation à être enfouis à grande profondeur à Bure (Meuse) dans le Centre industriel de stockage géologique (Cigéo) actuellement étudié par l’Andra. La demande d’autorisation pour ce projet controversé sera soumise en 2017 à l’Agence de Sûreté nucléaire (ASN).
En attendant, ils sont entreposés sur les sites où les colis de déchets sont produits, à La Hague (Manche) et Marcoule (Gard). A l’horizon 2080, les déchets HA et MA-VL représenteront environ 80 000 m3 «dont quasiment un tiers sont déjà produits», souligne l’organisme.
Conséquences de l’arrêt du nucléaire
L’inventaire confirme également l’important volume de déchets qui proviendra du démantèlement des installations nucléaires après 2020. Ces déchets sont, pour la très grande majorité d’entre eux, de très faible activité et de faible et moyenne activité à vie courte.
L’Andra a également étudié deux scénarios pour les déchets selon ce que sera la politique énergétique française dans quelques décennies.
Le premier, qui se base sur la poursuite de la production thermonucléaire et le traitement des combustibles usés, «sous-entend le déploiement d’un nouveau parc de réacteurs» car il faudra utiliser les matières issues du retraitement, considère l’agence.
Le second, qui étudie les conséquences de l’arrêt du nucléaire, impliquerait notamment que les combustibles usés soient alors stockés en profondeur dans le centre Cigéo.
Le Quotidien/AFP