L’Italie constitue un risque réel pour la zone euro, à cause de sa dette (130% du PIB), de ses banques fragiles et de son gouvernement populiste dont la politique économique reste encore floue, avertissent de nombreux économistes, alors que l’euro se stabilisait face au dollar, ce lundi.
En outre, depuis plusieurs jours, l’exécutif italien menace l’Union européenne de représailles, essentiellement sur le plan de la participation italienne au budget communautaire, en raison de l’affaire de migrants qui ont été bloqués sur le navire des gardes-côtes italiens Diciotti dans le port sicilien de Catane. Selon Stephen Innes, un spécialiste de chez Oanda, si une autre vague d’achat d’euro intervenait, elle serait vite stoppée.
« Les vendeurs devraient se manifester en masse à l’approche du seuil de 1,17 dollar », a-t-il estimé. La devise européenne avait bénéficié vendredi, face à un billet vert déjà en berne, du discours très prudent de Jerome Powell à la conférence des banquiers centraux. Le président de la Fed a réitéré son soutien « à la trajectoire actuelle d’une hausse graduelle des taux ». Les hausses de taux rendent le dollar plus rémunérateur et donc plus attractif pour les cambistes mais l’effet s’estompe lorsque celles-ci sont déjà anticipées par les investisseurs.
L’euro devrait rester stable face au dollar
« Il y a peu d’indicateurs ni d’événements cette semaine » a indiqué pour sa part Mizuho Securities dans une note. « Nous regarderons surtout les dépenses et revenus des ménages aux Etats-Unis en juillet, attendus jeudi, et l’indice PMI manufacturier officiel chinois pour août, attendu vendredi », a ajouté la société. De son côté, le yuan a retrouvé des couleurs après que la banque centrale chinoise (BCP) a annoncé vendredi un ajustement de sa politique monétaire pour empêcher une nouvelle chute trop brusque de la monnaie. Cette modification « devrait tranquilliser à la fois les investisseurs nationaux et mondiaux et montrer que la BCP n’a pas l’intention de se lancer dans une guerre totale des monnaies malgré l’escalade des tensions commerciales, » a indiqué Stephen Innes.
AFP et Le Quotidien