Entre l’augmentation des accidents liés à la consommation d’alcool et l’approche des fêtes de fin d’année, le ministère de la Mobilité et des Travaux publics a lancé une campagne qui associe prévention et humour.
Au ministère de la Mobilité et des Travaux publics, personne ne se voile la face. L’alcool au volant est un fléau de plus en plus visible sur les routes luxembourgeoises : «On a constaté que cette problématique a augmenté après le covid», confie d’emblée François Bausch, ministre de la Mobilité et des Travaux publics. Au regard des statistiques, la situation est bel et bien inquiétante, puisque le nombre d’accidents graves et mortels avec présence d’alcool n’a cessé d’augmenter en deux ans : 42 collisions d’une certaine importance en 2021 contre 34 en 2022. Elle demeure ainsi la deuxième cause principale présumée des accidents sur les routes du Grand-Duché, juste derrière la vitesse. De ce postulat, le ministère de la Mobilité et des Travaux publics, ainsi que l’ASBL Sécurité routière, ont jugé nécessaire d’établir une nouvelle campagne de sensibilisation, dont le nom est pour le moins explicite : «Zéro alcool au volant».
Sous forme de spots radio, télévisuels ou disposés sur des panneaux routiers, l’opération entend thématiser le danger de l’alcool au volant en mettant l’accent sur les bons réflexes à adopter, tout en proposant des alternatives à la voiture. Le dispositif s’étendra jusqu’au 15 janvier 2023.
Un ton humoristique
Contrairement aux campagnes austères que l’on retrouve traditionnellement en Europe, le ministère a opté pour un ton humoristique afin de toucher au maximum le grand public. Le spot de prévention met en scène des personnes consommant de l’alcool dans des soirées diverses. Une fois la bouteille saisie, ces derniers s’aperçoivent, malgré la vision obstruée, qu’il est inscrit «Prends un taxi» ou encore «Rentre en bus» sur l’étiquette du breuvage : «La sensibilisation fonctionne d’autant plus quand il y a des clins d’œil et un peu d’humour, commente François Bausch. C’est un bon moyen de rappeler qu’il y a des alternatives à la voiture, comme dormir chez une personne ou prendre les transports en commun. Il faut toujours veiller à s’organiser en conséquence.»
Laconiquement, le ministère insiste sur le fait de ne pas conduire après consommation d’alcool, même lorsque celle-ci est modérée. Un message qu’il est difficile de rater tant la campagne se décline sur de nombreux supports : diffusion d’un spot à la télévision, au cinéma, et à la radio; bannières dans la presse numérique et sur les réseaux sociaux; affichage sur les écrans des tramways et bus du réseau RGTR, mais également à l’arrière de ces véhicules. Enfin, 45 panneaux ont été déployés tout au long du réseau routier national.
Une question de timing
Le lancement de cette campagne est en phase avec la période de l’année, puisque les festivités de Noël et de nouvel an arrivent à grands pas : «Il y a risque qui s’accroît lors des fêtes de fin d’année», explique, sans détour, François Bausch. Une donnée également prise en compte par Paul Hammelmann, le président de l’ASBL Sécurité routière, qui s’interroge également sur de possibles contrôles d’alcoolémie sans l’ordre du parquet, comme il est d’usage pour les contrôles de vitesse : «Il ne faut pas craindre les contrôles routiers systématiques de la police, mais être totalement conscients qu’après avoir consommé de l’alcool, il y a une tendance à conduire dangereusement», tempère André Schaack, commissaire en chef du service national de circulation et de sécurité routière de la police luxembourgeoise.
À ce jour, il n’est pas question d’augmenter les sanctions liées à la conduite en état d’ivresse, qui peuvent s’élever à plus de 10 000 euros et un retrait de six points sur le permis pour un taux d’alcoolémie supérieur à 1,2 ‰ : «On croit d’abord à la prévention, donc ce n’est pas prévu. Néanmoins, si les accidents n’observent pas de baisse, il faudra y penser», avertit François Bausch en guise de conclusion.
La vitesse n’a jamais été une cause d’accident mais un facteur aggravant dans le cas, par exemple d’un conducteur émêché.
Les luxembourgeois adorent picoler, notamment dans des lieux publics et après, ils partent en voiture avec 1g d’alcool dans le sang ou plus. Si on reste à 0,5g d’alcool, alors le risque est faible.
Réduire ce gaux, voire le mettre à zéro ne changera rien sinon à rendre le législateur benêt de son action « énergiqiue ».