Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
La plateforme de jeunes activistes pour le climat est montée au créneau pour dénoncer la campagne «Fridays for holidays» de la compagnie aérienne nationale, slogan proche du nom du mouvement Fridays for Future. Luxair se défend et dit ne jamais avoir voulu s’attaquer aux «valeurs et convictions» de Youth for Climate.
Les critiques ont fusé assez rapidement sur les réseaux sociaux. La semaine dernière, Youth for Climate Luxembourg (YFCL), rattaché au mouvement global Fridays for Future, s’est indigné de son côté. En cause : la campagne publicitaire de Luxair intitulée «Fridays for holidays». «Luxair se moque ouvertement du mouvement Fridays for future en utilisant notre nom pour promouvoir une industrie qui produit des tonnes de pollution et d’émissions de gaz à effet de serre», fustige YFCL dans un communiqué publié sur son compte Facebook.
Contacté par nos soins, le service presse de la compagnie aérienne nationale affirme avoir «pris connaissance de la publication de Youth for Climate». Pour le début des vacances d’été, Luxair avait lancé la campagne «Fridays for holidays». «Notre compagnie est connue pour être un acteur responsable, se défend Luxair. Il est clair que cette campagne ne visait à aucun moment à prendre position sur les valeurs et convictions défendues par Youth for Climate.»
«Consacrer moins d’argent public aux entreprises polluantes»
Luxair souligne en outre que «le seul but de cette campagne (…) était de promouvoir (les) ventes», à l’image d’initiatives similaires lancées ces dernières années afin de «permettre à (la) clientèle de se décider pendant le week-end pour réserver leur voyage». La campagne «Fridays for holidays» s’est d’ailleurs terminée le 13 août. «En tant que compagnie aérienne et organisateur de voyages, une partie essentielle de notre métier consiste dans le transport des passagers, mission que nous exécutons avec responsabilité et respect», ajoute encore le service presse.
Youth for Climate fait un pas de plus en revendiquant que le «gouvernement doit accorder moins de subventions aux entreprises polluantes telles que Luxair et doit consacrer beaucoup plus d’argent à la politique climatique». Le ministre en charge des Transports, François Bausch, compte réunir le 17 septembre les acteurs de l’aviation luxembourgeoise pour évaluer si des aides étatiques doivent être accordées afin de compenser les pertes provoquées par la crise sanitaire et le confinement qui a été décrété au printemps.
En attendant, la conclusion des jeunes activistes est sans appel : «La crise climatique ne prend pas de vacances! Nous devons agir maintenant avant qu’il ne soit trop tard! Fridays for Future, not for holidays!».
David Marques
