Le Premier ministre, Xavier Bettel, s’est exprimé vendredi à la tribune de l’ONU à New York à l’occasion de la 77e Assemblée générale.
Le Premier ministre, Xavier Bettel, s’est exprimé vendredi à la tribune de l’ONU à l’occasion de la 77e Assemblée générale de l’institution mondiale qui fait face aujourd’hui à des défis importants. Le chef de gouvernement est longuement revenu sur la guerre en Ukraine. Le débat général de ce grand-rendez vous diplomatique était placé sur le thème du «tournant décisif». Nous y sommes à la fois pour le monde entier et pour les Nations unies, a expliqué le Premier ministre.
Xavier Bettel a rappelé que depuis bientôt sept mois la Fédération de Russie, «membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU», a «lancé une guerre, une agression à grande échelle contre l’Ukraine, pays voisin, souverain. Avec aussi une implication du Bélarus». Cette guerre «non provoquée, pas justifiée», a «fait ressurgir chez beaucoup de citoyens européens la crainte d’une guerre».
Un conflit qui ensanglante l’Europe
Le «plus jamais ça» a volé en éclats et le risque de conflit à l’échelle européenne redevient une réalité. Pour Xavier Bettel, les différentes menaces de Moscou ne font qu’aggraver la situation et «nous les condamnons fermement». Il a vivement regretté les veto russes au Conseil de sécurité et les blocages diplomatiques à l’ONU gênant une issue à ce conflit qui ensanglante l’Europe..
Xavier Bettel a évoqué ses entretiens avec le président Zelensky et le président russe pour tenter de stopper cette guerre. «Comme il y a des représentants de la Fédération de Russie dans cette salle, je dois vous dire que je ne regrette pas d’avoir essayé», a-t-il expliqué. En revenant sur les derniers stratagèmes de Moscou dans cette guerre, il a pointé du doigt l’organisation de référendums dans les territoires conquis par l’armée russe.
Des référendums organisés en quelques jours, effectués en porte-à-porte dans des conditions qui sont loin de respecter les règles démocratiques. «Les discussions que j’ai eues avec le président Poutine sont des discussions que j’ai appréciées : l’échange, la franchise. Mais aujourd’hui je dois vous dire que je remarque que commencer une guerre est quelque chose de facile. Mais qu’en fait la grandeur d’un homme politique, c’est plutôt de savoir la terminer.» Nous n’en sommes pas encore là malheureusement avec la mobilisation partielle décrétée par le maître du Kremlin.
Le Grand-Duché encore au Conseil de sécurité?
Xavier Bettel se demande aujourd’hui comment le président Poutine «va expliquer à des mères qu’elles vont perdre leur fils, à des femmes qu’elles vont perdre leur époux, aux enfants qu’ils ont perdu leur père pour une guerre qui n’a aucun sens».
En s’adressant aux représentants de la Fédération de Russie, le Premier ministre a lancé un appel pour qu’un cessez-le-feu soit mis en place et que la diplomatie entre enfin réellement en jeu. Xavier Bettel a dit avoir pris de nombreuses positions en ce sens, mais que ce fut impossible ensuite après les massacres de Boutcha, un site que le Premier ministre a vu par lui-même lors de son déplacement sur place il y a environ trois mois.
En évoquant son voyage dans les villes martyrisées, Xavier Bettel a expliqué, en parlant de l’Ukraine, «qu’on ne peut pas condamner un pays, on ne peut pas condamner une génération, on ne peut pas tuer des innocents». Il a martelé à la tribune : «L’Ukraine peut continuer à compter sur nous pour l’aider à défendre son indépendance, sa souveraineté, son intégrité territoriale à l’intérieur de ses frontières internationalement reconnues. (…) Il est de notre responsabilité d’aider l’Ukraine.» Le Premier ministre a également demandé que les responsables de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité soient poursuivis.
« L’ONU ne peut pas être un chien qui aboie mais qui ne mord pas »
Xavier Bettel a également évoqué lors de son discours l’implication du Grand-Duché dans la coopération et l’aide humanitaire en Afrique, au Sahel et en Syrie, contre le réchauffement climatique et pour la lutte pour le respect des droits de l’homme et contre toutes les formes de discrimination.
Le Premier ministre a demandé à l’ONU de s’engager, d’être active. Il a appelé à une réforme du Conseil de sécurité. «L’ONU ne peut pas être un chien qui aboie mais qui ne mord pas, un chien sans dents», a-t-il dit. Il est important qu’on arrive à voir une ONU qui fonctionne. L’ONU ne doit pas être un endroit où, à travers un veto, on arrive à bloquer la volonté de construire quelque chose ensemble.»
Le Luxembourg continuera à se mettre au service des Nations unies pour porter haut les valeurs de l’humanité, a lancé le chef du gouvernement. Xavier Bettel a aussi annoncé que le Grand-Duché était candidat pour accéder à un siège au Conseil de sécurité pour la période 2031-2032.
On se demande bien en quoi le Luxembourg est concerné par ce qui se passe en Ukraine.
A moins que le Grand Duché ait l’intention de déclarer la guerre à la Russie????