Le Premier ministre a profité de sa déclaration sur l’état de la Nation pour défendre l’héritage du gouvernement sortant. Pour Xavier Bettel, « le pays est un autre qu’il y a quatre ans, et c’est une bonne chose ».
Expéditif. Le Premier ministre, Xavier Bettel (DP), a pris à peine 45 minutes pour dresser ce mardi après-midi l’état de la Nation. C’était le cinquième et dernier grand oral passé par le chef du gouvernement depuis son arrivée au pouvoir fin 2013. L’heure était donc par la force des choses au bilan. Et selon le Premier ministre, le gouvernement inédit, formé par le DP, le LSAP et déi gréng, a réussi avec succès de redresser un Grand-Duché notamment en perdition en ce qui concerne ses finances publiques.
« Le Luxembourg est en pleine santé et bien armé pour affronter l’avenir », a ainsi souligné Xavier Bettel après avoir fait un tour d’horizon sur les « chiffres objectifs », confirmant la solidité financière retrouvée par le pays. Dernière bonne nouvelle en date : pour l’année 2017, l’État va boucler son budget cumulé (Administration centrale, Sécurité sociale et communes) avec un résultat positif de 858 millions d’euros, soit 1,5% du Produit intérieur brut (PIB). Le seul budget concernant le fonctionnement de l’État (Administration centrale) clôture l’année avec un déficit de 220 millions d’euros. « Soit 819 millions d’euros de moins qu’initialement prévu », s’est félicité Xavier Bettel.
Le congé parental, un franc succès
Le volet financier a constitué une importante partie de la déclaration du Premier ministre. Un brin étonnant, sachant que mercredi matin le ministre des Finances, Pierre Gramegna (DP), va certainement rappeler tous ces chiffres lors de la présentation des données qui seront transmis à la Commission européenne. Mais passons.
Le deuxième grand chapitre développé par Xavier Bettel a été la politique familiale, grande priorité de son parti lors de cette législature et aussi pour la campagne électorale à venir. « Les enfants dont on ne prend pas soin aujourd’hui deviendront demain des adultes indifférents », met en garde le Premier ministre.
La réforme du congé parental, permettant à plus de parents de s’occuper de leurs enfants, serait un succès énorme. « Le nombre de demandes a augmenté de 70% en 2017. Pour les seuls pères, les demandes ont augmenté de 190% », constate fièrement Xavier Bettel. Cette flexibilité pour les parents doit encore être élargie, selon le Premier ministre, sans toutefois devenir trop concret sur cette annonce.
Les inégalités pas thématisées
Comme d’habitude, les annonces ont été peu nombreuses. C’est bien plus l’héritage de ce gouvernement que Xavier Bettel est venu défendre devant la Chambre des députés. Le logement et surtout les inégalités sociales, qui ne cessent de se creuser, n’ont pas été thématisées par le chef du gouvernement. « La cohésion sociale est une question centrale pour un pays avec un niveau de vie assez élevé. C’est pourquoi nous nous sommes assurés de ne pas laisser l’écart entre riches et pauvres s’agrandir davantage », a simplement résumé Xavier Bettel. Le terme « inégalité », cité par l’OGBL, la Chambre des salariés et Caritas, n’a même pas été mentionné.
Pour conclure, le Premier ministre s’est attaqué à ceux qui « tenteraient de casser le modèle à succès du Luxembourg en vue des élections législatives ». « Je ne vais pas l’accepter », insiste Xavier Bettel en haussant le ton contre les cercles populistes. Dans ce contexte, il a défendu bec et ongles le multilinguisme. « Ceux qui pensent que parler luxembourgeois exclut notre multilinguisme font fausse route », conclut le chef de gouvernement.
David Marques
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