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Xavier Bettel : « Je veux rester Premier ministre, mais… »


«Je vais me battre pour défendre ce que j'ai fait, pour expliquer que je veux continuer cette modernisation du pays, cette politique d'investissement nécessaire pour les générations futures.» (photo Editpress)

Xavier Bettel a tiré le bilan de l’année lors de l’avant-dernier Conseil avant la trêve. Mais c’est surtout l’avenir qui l’intéresse, et celui du pays en particulier.

Il veut poursuivre la modernisation du pays et il est prêt à rester à son poste de Premier ministre. Mais il pourrait aussi faire partie d’un gouvernement qui poursuivrait la politique engagée il y a quatre ans maintenant.

Que pouvez-vous nous dire à propos du dossier Google, la saga de ce début d’été ?

Xavier Bettel : Je ne veux pas détruire la relation privilégiée que j’entretiens avec un partenaire et je ne communique pas avant que l’affaire ne soit conclue. Je me souviens qu’à mon retour de Davos, un député CSV, qui devait être Laurent Mosar, m’a demandé mon agenda des rencontres. Je lui ai dit non. Je ne confirmerai rien dans ce dossier avant que cela ne soit officiel. Comprenez bien que Google ne cherche pas seulement au Luxembourg.

Étienne Schneider, vice-Premier ministre, n’a pas hésité à communiquer, lui…

Chacun a sa méthode de communication. Je sais qu’Étienne Schneider a dû répondre à la radio 100,7 qui détenait déjà toute l’information. Mais je le répète, tant que l’affaire n’est pas conclue, je ne dévoilerai rien sur le dossier Google. J’ai agi de même avec le data center de l’Estonie, qui installe une e-ambassade au Luxembourg, et rien n’a filtré avant que ce ne soit signé. Maintenant, j’ai d’autres pays qui me contactent et qui veulent en faire autant, des organisations internationales qui sont également intéressées pour venir au Luxembourg, car nous voulons devenir un coffre-fort des données, c’est un marché pour lequel nous sommes prêts.

Avez-vous signé un pacte de non-agression entre les partis pour les prochaines campagnes électorales ?

Nous sommes trois partis différents, nous avons trois ADN différents et il y a des sujets sur lesquels nous ne sommes pas toujours d’accord. Notre programme de coalition n’est pas le programme électoral du LSAP, de déi gréng ou du DP. Mais nous avons réussi ensemble à moderniser ce pays et ce n’est pas fini.

Aimeriez-vous conserver votre poste de Premier ministre ou celui-ci est-il déjà promis à Étienne Schneider si vous repartez dans la même constellation ?

Je veux rester Premier ministre pour poursuivre le travail que nous avons commencé ensemble. Je rappelle qu’en 2013 le DP avait gagné 4 sièges et que j’avais réalisé un score personnel honorable qui me permettait de prétendre à ce poste. Si un autre parti nous devance, il aura le droit de revendiquer le poste de Premier ministre. Mais je sais que j’ai envie de continuer parce que pour moi la politique c’est une philosophie, ce n’est pas le fait d’être ou de ne pas être Premier ministre.

Je vais me battre pour défendre ce que j’ai fait, pour expliquer que je veux continuer cette modernisation du pays, cette politique d’investissement nécessaire pour les générations futures. On semble oublier qu’à notre arrivée au gouvernement, en 2013, le pays était menacé de perdre son triple A et qu’il a d’abord fallu œuvrer pour le conserver afin de pouvoir attirer les sociétés et les banques qui nous ont apporté de la croissance. Donc, oui, je veux rester Premier ministre, mais ce n’est pas une condition sine qua non pour faire partie du gouvernement.

Un gouvernement à trois avec vos partenaires actuels ?

Je dis que je veux poursuivre cette politique avec ceux qui sont prêts à le faire avec nous. J’entends que le CSV veut revenir en arrière et détricoter certaines de nos réformes qui sont pour moi importantes. Donc on verra. Il est encore tôt pour dire quelle coalition me conviendrait le mieux alors que je ne sais même pas ce que contiendra le programme électoral des autres partis. Mais j’ajouterais que l’aspect humain est très important et je dois vous dire que la coalition actuelle fait preuve d’une grande solidarité et d’une relation honnête, ce qui est très important en politique. Notre cohabitation fonctionne très bien et c’est ce qui embête le plus l’opposition.

Entretien avec Geneviève Montaigu