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Xavier Bettel : «Ces débordements ne doivent jamais se reproduire»


Le Premier ministre veut trancher rapidement sur la question. (Photo : tania feller)

Le Premier ministre a sévèrement condamné ce mardi devant la Chambre des députés les violents incidents de samedi survenus marge d’une manifestation contre les restrictions sanitaires. Pour les futures manifestations, un périmètre de sécurité sera mis en place avec un parcours strict à respecter par le cortège.

Les mines étaient graves ce mardi à la Chambre des députés. Et bien plus que d’habitude, les élus ont montré haut et fort leur soutien aux orateurs venus condamner les débordements et actes de violence ayant émaillé une manifestation organisée samedi au cœur de la capitale. Le gouvernement était quasiment au complet pour en faire de même.

Le Premier ministre, Xavier Bettel, a souligné à la tribune de ne pas vouloir accepter «la moindre attaque contre le fondement de notre État de droit». «Pour que cela soit clair : la démocratie ne va jamais se faire intimider ou plier face à ceux qui sèment la violence», renchérit le chef du gouvernement.

«Il n’y a pas de zone de non-droit»

Il a en outre été souligné que l’«espace public n’est pas une zone de non-droit». «Il n’est pas à accepter que lors de manifestations non déclarées des lois soient ignorées en masse. Il n’est pas tolérable qu’un symbole national comme la Gëlle Fra soit souillé avec des messages venant minimiser l’holocauste. Il en va de même en ce qui concerne des tentatives d’intimidation de journalistes», énumère le Premier ministre.

Lors d’une réunion entre le gouvernement, la direction générale de la police, le parquet et la Ville de Luxembourg se sont accordés ce matin sur une adaptation des mesures afin d’éviter de nouveaux débordements. «Cela ne doit plus jamais se reproduire», insiste Xavier Bettel.

Un périmètre de sécurité sera dressé

À partir de ce week-end, un périmètre de sécurité sera établi et un parcours défini devra être respecté par les manifestants. «Chacun qui quitte ce parcours se retrouvera dans l’illégalité. De plus, la police va intensifier les contrôles d’identité et, si nécessaire, immobiliser les personnes récalcitrantes. Nous allons user de tous les moyens légaux», souligne Xavier Bettel.

Le Premier ministre a toutefois tenu à ne pas tout confondre. Une grande majorité des participants au défilé de samedi n’auraient pas participé aux violences. Xavier Bettel lance néanmoins un appel : «Ne vous laissez pas instrumentaliser par ceux qui incitent à la haine ou qui veulent détruire notre vivre ensemble.»

«Vous avez le droit d’ignorer les faits» 

Autre message : «Vous avez le droit d’avoir votre propre avis et le manifester. Mais, il faut aussi accepter que cet avis n’est pas partagé par la grande majorité de la science mondiale. Vous avez le droit d’ignorer des faits, mais avoir aussi conscience que votre avis a un impact direct sur d’autres personnes».

Le député Reding dans le viseur

Des mots très durs ont aussi été lancés envers l’ADR et plus particulièrement le député Roy Reding, accusé d’avoir mis de l’huile sur le feu avec ses déclarations et agissements sur les réseaux sociaux. «Ceux qui insinuent que le gouvernement et la Chambre agissent contre le peuple veulent nuire à la démocratie», martèle le Premier ministre.

Les représentants du CSV, du DP, du LSAP, de déi gréng, de déi Lénk et du Parti pirate ont également fustigé les actions et le ton employés par l’élu de l’ADR. Sa démission a été réclamée à plusieurs reprises. Son collègue Fernand Kartheiser est venu dénoncer cette stigmatisation et la volonté de la presse de «mettre au pilori ceux qui ont un autre avis que le gouvernement».

«L’intolérance, la haine et la violence n’ont pas leur place au Luxembourg», conclut le Premier ministre.

David Marques

Un commentaire

  1. Ce ministre à fort pâle figure, ferait mieux de réfléchir à ce qui a causé la manifestation plutôt qu’à se focaliser sur des violences certes inadmissibles mais au fond, anecdotiques, par rapport à la colère profonde d’une partie du peuple devant cette « chasse aux sorcières » que constitue le chantage aux gens qui préfèrent leur intégrité physique à une protection aléatoire d’un produit encore expérimental.