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Voiture piégée à Bergem : le fils écope de 10 ans de prison ferme


L'explosion a eu lieu dans l'entrée de garage de cette maison de la cité Am Steewee à Bergem. (photo archives David Marques)

La 9e chambre criminelle a condamné, ce mercredi après-midi, l’homme qui avait placé un engin explosif dans la voiture de son père le 1er octobre 2016 à Bergem, à 14 ans de réclusion. Quatre ans de cette peine sont assortis du sursis probatoire. Le parquet avait requis 14 ans de prison ferme.

«Avec beaucoup de chance, Monsieur a survécu. C’est un miracle qu’il ait ‘juste’ essuyé quelques brûlures, hématomes et contusions», avait constaté, lors du procès, l’enquêteur de la police judiciaire en charge de ce dossier qui avait tenu en haleine une partie du sud du pays le 1er octobre 2016. Ce samedi matin, le père de 68 ans venait tout juste de prendre place au volant de sa Toyota Land Cruiser garée dans son entrée de garage à Bergem pour se rendre au centre de recyclage quand l’explosion a retenti. Sous le choc mais conscient, il était sorti du véhicule. Sa veste était en feu. Les secours l’avaient pris en charge, tandis que les pompiers avaient éteint les flammes.

Rapidement, les soupçons s’étaient dirigés vers le fils de la victime. Ce dernier s’était livré à la police de Düsseldorf encore le jour-même. Lors de la perquisition à son domicile An der Foxenhiel à Dudelange, une deuxième bombe avait été retrouvée.

Le 15 décembre 2016, Kim Z., âgé aujourd’hui de 41 ans, a été extradé au Grand-Duché. Depuis cette date, le quadragénaire dort à Schrassig.

L’héritage

Pour le parquet, Kim Z. avait pris la décision de tuer son père de longue date. Son but : récupérer une partie de son héritage. Pendant des mois – en témoignent les photos retrouvées sur son iPad –, il aurait rassemblé tous les éléments utiles à la fabrication de la bombe. Ce tube métallique rempli de poudre noire et de projectiles, placé dans la console centrale de la Toyota Land Cruiser entre le siège conducteur et passager avait explosé quand le fils avait actionné le détonateur. Voilà pourquoi le ministère public demandait de retenir la qualification de tentative de parricide avec préméditation.

Un expert en neuropsychiatrie avait diagnostiqué auprès du quadragénaire un trouble délirant de persécution et relevé une grave altération de ses capacités de discernement. Si le parquet estimait que le tribunal pouvait retenir cette atténuation de responsabilité (en faisant application de l’article 71-1 du code pénal) comme circonstance atténuante au moment de la détermination de la peine, en parallèle il fallait tenir compte de l’extrême gravité des faits, de la préméditation de ses actes et du mobile.

« Danger de récidive »

Le parquet avait requis 14 ans de réclusion : «Au vu de sa dangerosité et du danger de récidive, je m’oppose à un sursis.» En condamnant le prévenu à 14 ans de réclusion, dont quatre ans assortis du sursis probatoire, le tribunal n’a donc qu’en partie suivi ces réquisitions. Placé sous le régime du sursis probatoire pour la durée de cinq ans, le condamné a notamment l’obligation de suivre un traitement psychiatrique ou psychologique.

Toutes les parties ont 40 jours pour interjeter appel contre ce jugement.

Fabienne Armborst

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