La table culinaire multiculturelle est une initiative de la commission d’intégration de la commune de Mondorf-les-Bains qui incite au vivre ensemble dans la convivialité, autour d’une bonne table.
«Quelle belle robe !», s’exclame Patricia en voyant arriver Marie, d’origine malienne, venue en tenue traditionnelle avec son sac réfrigérant qui contient le plat qu’elle a préparé pour l’évènement. Après une pause forcée due à la pandémie, la commission intégration de la commune de Mondorf-les-Bains a relancé la table culinaire multiculturelle.
Les participants sont priés d’apporter les spécialités de leur pays et une dizaine de nationalités se sont manifestées. C’est peu comparé aux 54 nationalités recensées dans la commune, selon le président de la commission, Steve Schleck. Mais il ne fallait pas s’attendre à une grande mobilisation. Ceux qui sont venus, ont régalé les palais. En dépit des flyers distribués toutes boîtes, les passants s’arrêtaient et questionnaient les participants sur la nature de la fête.
La commission intégration s’efforce de prendre part à tous les événements organisés dans la commune, mais elle doit aussi constater que ce sont toujours les mêmes qui se déplacent. «Il y a un noyau dur sur lequel on peut compter», observe Candida Esteves, conseillère communale (DP) et membre de la commission qui en compte onze au total.
Marie Salomé Diallo, originaire du Mali, est arrivée à Mondorf-les-Bains il y a 5 ans et en fait partie également. «La commune cherchait des bénévoles pour la commission et je me suis manifestée», nous explique-t-elle, comme si c’était tout à fait normal. Elle vit depuis 11 ans au pays où son fils est né et se réjouit de faire goûter des spécialités de son pays. Elle a ramené des vermicelles avec la sauce yassa qu’elle dépose sur la longue table du buffet.
Les inscrits arrivent au compte-goutte dès 18 h et les bonnes odeurs de la cuisine du monde commencent à chatouiller les narines. La commune qui a installé un grand chapiteau sur le parking de la mairie qui servira aussi à l’open air restaurant qui se déroule ce dimanche, avec cette fois les restaurateurs professionnels.
Vendredi soir, les vedettes étaient toutes des cuisiniers amateurs qui ont régalé les palais. Sylviane, d’origine lorraine, a ramené des tartes à la mirabelle et bien sûr une quiche au lard, l’incontournable spécialité locale, qu’elle place à côté de sa tarte aux oignons. Elle vit aussi depuis 5 ans à Mondorf mais travaille depuis 12 ans au Luxembourg. «Je n’ai aucun problème d’intégration, j’ai toujours fait de l’associatif», dit-elle.
Enfin, il y a les plus anciens de la commune, comme Maria, vaillante octogénaire d’origine italienne qui a passé son après-midi à préparer des focaccias. Quand elle est arrivée avec son plat bien garni, certains ont commencé à saliver alors que les festivités n’étaient pas encore ouvertes. Il faudra encore patienter avant de déguster les premiers plats qui garnissent le buffet. «Les gens travaillent et ne seront pas là avant 19 h», explique Candida Esteves, en guettant les arrivées.
Les Luxembourgeois ne sont pas en reste. Suzette a ramené une salade de pommes de terre. «Je n’ai pas mis de mayonnaise, il fait trop chaud», prévient-elle d’emblée. Ni de lardons, certains ne mangent pas de porc, il faut y penser dans les plats composés.
Peu d’inscrits sur la liste
Si Mondorf-les-Bains multiplie les efforts pour le bien vivre ensemble, comme partout ailleurs dans le pays, les étrangers ne se précipitent pas pour s’inscrire sur les listes électorales. La commission d’intégration ne fait pas de campagne pour les encourager, mais individuellement, les membres en font la promotion autour d’eux. «Le problème, c’est quand on leur dit qu’une fois inscrit, ils auront l’obligation d’aller voter. Je ne sais pas pourquoi ça les refroidit», déclare Candida Esteves.
Elle connaît des administrés qui se sont inscrits, puis désinscrits, nous dit-elle encore. Moins de 20 % des étrangers qui résident dans la commune ont fait la démarche. C’est peu. Une campagne de sensibilisation au niveau national devrait les inciter à franchir le pas.
En attendant, l’heure est à la convivialité autour de la cuisine du monde et ceux qui ont fait le déplacement n’ont pas regretté leur visite. Ni leur dîner. Tout était gratuit, y compris les boissons offertes par la commune. Tant pis pour les absents.