Le vent et la pluie n’ont pas empêché l’accueil chaleureux du couple grand-ducal en Belgique. Le vice-Premier ministre, Xavier Bettel, a évoqué hier les liens étroits qui unissent les deux pays voisins.
«Pendant des siècles, nos deux peuples ont partagé un même destin, marqué par une quête résolue de liberté et d’indépendance. Donc, c’est ensemble que nous avons emprunté le chemin menant vers nos souverainetés nationales.»
Hier soir, lors du banquet d’État offert par le Roi et la Reine des Belges, le Grand-Duc Henri est revenu sur les liens historiques qui unissent le Luxembourg et le Royaume. «C’est cette relation unique que nous célébrons aujourd’hui. En effet, cette proximité est vécue au quotidien par nos populations, nos étudiants, nos chercheurs, nos artistes, nos entrepreneurs.»
L’accueil du couple grand-ducal, hier matin, devant le Palais royal à Bruxelles a été chaleureux, malgré la «drache nationale», nom populaire donné aux trombes d’eau qui tombent sur la Belgique.
La cérémonie officielle en ouverture de la visite d’État de trois jours a été le début d’une longue série de rendez-vous protocolaires. Ils ont mené le Grand-Duc Henri et la Grande-Duchesse Maria Teresa au Parlement fédéral et à l’hôtel de ville, qui trônent sur l’impressionnante Grand-Place (voir ci-dessous).
Un «joyeux anniversaire» entonné sur la Grand-Place
Contrairement à ce qui était prévu, les deux souverains et leurs épouses ont pris l’initiative d’aller saluer les badauds présents, dont une délégation du Cercle des étudiants luxembourgeois à Bruxelles, qui avait réservé une surprise particulière au Grand-Duc. Elle a entonné un «joyeux anniversaire» en l’honneur des 69 ans du Grand-Duc, qu’il a célébrés hier lors d’une journée particulière.
«Surtout en ce moment, on pourrait se poser la question de savoir quelle est encore l’importance des visites d’État, d’autant plus dans un pays comme la Belgique qui entretient des liens aussi étroits avec le Luxembourg», a lancé en début de soirée le vice-Premier ministre, Xavier Bettel, au cours d’une rencontre avec la délégation de presse, en pleine vidéoconférence des ministres des Affaires étrangères de l’UE, qui s’est penchée sur les tensions au Moyen-Orient.
«Il faut savoir souligner ce qui fonctionne bien entre deux États, alors qu’actuellement on évoque de plus en plus souvent les discordances qui existent et le peu de choses qui peuvent encore être partagées ensemble», affirme le chef de la diplomatie luxembourgeoise en réponse à sa propre interrogation.
«Notre porte sur le monde»
Après une première journée protocolaire, la visite d’État en Belgique sera placée, aujourd’hui et demain, sous le signe de l’approfondissement et l’élargissement des relations économiques bilatérales.
«Une délégation record sera présente avec 248 représentants luxembourgeois et 190 Belges. Les technologies de santé, la construction innovante, la cybernétique, la défense, le spatial, la finance, le tourisme et les énergies renouvelables seront mis en évidence», préface le vice-Premier ministre.
La coopération en matière de développement de l’infrastructure transfrontalière d’hydrogène sera l’affiche de la deuxième journée de cette visite en Belgique.
Le cap sera mis sur le «Ghent North Sea Port», «notre porte sur le monde et ses océans, sans vouloir froisser le port de Mertert», souligne Xavier Bettel, en y ajoutant un brin d’ironie. Le développement de la coopération dans ce domaine ouvrira un prochain chapitre du destin que partagent la Belgique et le Grand-Duché.
Abdication du Grand-Duc ? «Il ne donne pas l’impression que ce sera pour demain»
Comme nous l’évoquions hier dans nos colonnes, l’interview accordée par le Grand-Duc Henri à nos confrères belges de La Libre a fait du bruit. En cause, l’affirmation par le souverain qu’il a déjà une date d’abdication en tête, qui le verra passer le flambeau à son fils, le Grand-Duc héritier Guillaume.
Interrogé hier sur cette sortie du Grand-Duc, le vice-Premier ministre, Xavier Bettel, a déclaré qu’au vu du «plein d’énergie et d’envie» affiché lors de ce début de visite d’État en Belgique, «il ne donne pas l’impression que ce sera pour demain».
L’ancien Premier ministre libéral, sous le mandat duquel a été initiée et menée une large réforme du fonctionnement de la Cour, souligne en outre qu’il «sera content aussi longtemps que le Grand-Duc sera prêt à accomplir sa tâche».
Mais si le jour d’une abdication arrive, le gouvernement ne sera pas impliqué en amont. «Il s’agit d’une décision personnelle. Il reviendra au Grand-Duc lui-même de choisir le moment qu’il juge opportun pour communiquer une date», insiste le vice-Premier ministre.