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Visite d’État en Belgique : cap sur l’énergie verte


Le Roi et la Reine des Belges ont entouré le Grand-Duc lors de la visite de l’entreprise ABC, notamment spécialisée dans la fabrication de moteurs puissants à hydrogène pour le secteur maritime.

Le principal acquis de la deuxième journée de la visite d’État en Belgique est l’engagement de développer un réseau commun pour le transport d’hydrogène. Des acteurs clés sont basés en Flandre.

On sait que le Grand-Duc Henri est très engagé pour la cause climatique. Le souverain l’a encore prouvé, hier, à Gand, en posant des questions précises sur le développement des énergies renouvelables, lors de visites auprès de trois acteurs majeurs de la transition verte, basés dans la région de Gand, le chef-lieu de la province Oost-Vlaanderen.

C’est bien dans la région néerlandophone de la Belgique que va se jouer le virage énergétique du Benelux, mais aussi de l’UE. «La volonté d’innovation rend notre terre fertile à l’investissement dans de nouvelles technologies et dans la durabilité», a souligné, hier, Carina Van Cauter, la gouverneure de la province.

Une lettre d’intention comme premier pas

Lors d’un déjeuner en présence du couple royal et du couple grand-ducal, le potentiel que possèdent le «North Sea Port» ainsi que les entreprises Anglo Belgian Corporation (ABC) et Jan De Nul a été mis en avant.

«La première vient de développer le tout premier moteur 100 % hydrogène pour les besoins industriels. La seconde, dont le siège est d’ailleurs basé au Luxembourg, est un autre acteur essentiel grâce à son expertise dans l’offshore et l’installation de pipelines sous-marins», résume Carina Van Cauter. 

Le puzzle est complété par Fluxys, l’opérateur belge de transit d’énergie. Creos, le gestionnaire du réseau d’électricité luxembourgeois, restera un partenaire de taille. Hier après-midi, une lettre d’intention a été signée, visant à intensifier la coopération dans le domaine de l’infrastructure transfrontalière d’hydrogène.

Le Grand-Duc a pu découvrir le modèle d’un navire de Jan De Nul, spécialisé dans la construction d’éoliennes en mer. 

«Dû à sa situation géographique et climatique, le Grand-Duché n’est pas prédestiné à une production d’énergies renouvelables à large échelle. Notre transition énergétique nécessite donc le recours à l’offshore et à l’hydrogène. Un objectif est de réaliser un pipeline qui relie le Grand Est, côté français, et le Luxembourg à la mer du Nord», avance Laurence Zenner, la directrice générale de Creos.

Dans ce contexte, il est à souligner que la production d’hydrogène à partir d’énergie éolienne est la solution la plus écologique pour réussir le virage énergétique.

«La mer du Nord possède un potentiel massif dans l’offshore, sans oublier qu’un port comme Zeebruges possède déjà les terminaux pour stocker et distribuer l’hydrogène», ajoute Pit Losch, membre de la direction des énergies renouvelables, incorporée au ministère de l’Économie.

Offshore en mer du Nord : un défi titanesque

Le Grand-Duché a signé, en avril 2023, la déclaration d’Ostende, engageant le Benelux, la France, l’Allemagne, le Danemark, l’Irlande, la Norvège et le Royaume-Uni à porter collectivement leurs capacités d’énergie éolienne en mer du Nord à 120 gigawatts (GW) en 2030, puis au moins 300 GW en 2050, contre des capacités actuelles cumulées d’environ 30 GW.

Le trio Jan De Nul, ABC (ici en tant que fournisseur de moteurs à hydrogène pour les navires) et Fluxys va figurer en première ligne pour relever ce défi titanesque.

Le «North Sea Port», un point relais majeur

À côté de l’entreprise ABC, la ville de Gand héberge un second acteur majeur pour la stratégie hydrogène que le Grand-Duché compte développer avec la Belgique.

Il s’agit du «North Sea Port», l’un des dix plus grands ports de mer d’Europe. Ce pôle alternatif aux ports majeurs que sont Zeebruges, Anvers et Rotterdam s’étend sur une longueur de 60 km, soit la distance entre les ports de Gand, en Belgique, et de Vlissingen et Terneuzen, aux Pays-Bas.

Le «North Sea Port» estime disposer «de nombreux atouts» pour devenir le plus grand «hub» d’hydrogène d’Europe. À l’échelle du Benelux, cet objectif est déjà atteint avec une production et une consommation annuelles de 580 kilotonnes d’hydrogène.

«La production d’hydrogène deviendra de plus en plus verte, grâce à l’énergie solaire et éolienne générée dans la zone portuaire et sur la mer du Nord», est-il souligné sur le site internet officiel du port transfrontalier.

Hier matin, le couple royal belge et le couple grand-ducal ont été informés par le directeur général, Daan Schalck, sur le potentiel et les projets de développement du «North Sea Port».

Un commentaire

  1. L’utilisation de l’hydrogène est une fausse bonne idée pour de multiples raisons dont la première est le risque d’explosion des réservoirs.