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Visite de Sanna Marin : une alliée aux côtés du Luxembourg


Xavier Bettel s’est réjoui de pouvoir accueillir «une amie qui se bat à (ses) côtés, au Conseil européen, pour défendre nos valeurs communes». (Photo : alain rischard)

En visite vendredi à Luxembourg, la Première ministre finlandaise, Sanna Marin, a souligné l’importance de doter l’Ukraine de «tous» les moyens pour faire face à l’agresseur russe. «Il est vital de rester unis», acquiesce Xavier Bettel.

Ni la bonne humeur affichée ni l’idyllique promenade à travers la vieille ville de Luxembourg n’ont réussi à faire oublier le contexte de crise dans lequel le Premier ministre, Xavier Bettel, a reçu, vendredi, son homologue finlandaise, Sanna Marin. La visiteuse nordique n’a d’ailleurs pas caché que «nous vivons dans un monde où les tensions sont une réalité». «Nous voyons que le retour de la guerre sur le sol européen met au défi nos valeurs démocratiques. Les droits humains, l’État de droit, la démocratie et la capacité de vivre en paix sont attaqués par la Russie», ajoute-t-elle.

La Finlande, en tant que voisine directe, vit la guerre en Ukraine «dans un tout autre contexte que nous, ici, au Luxembourg», avait affirmé plus tôt le Premier ministre, Xavier Bettel. «Le contexte est plus tendu lorsqu’on est confronté à un pays voisin dont vous ne savez pas comment il va réagir», développe le chef du gouvernement luxembourgeois, qui se réjouit de pouvoir compter avec Sanna Marin sur «une amie qui se bat à (ses) côtés, au Conseil européen, pour défendre nos valeurs communes».

La veille, la Première ministre finlandaise se serait une nouvelle fois «battue» à Bruxelles, surtout pour encourager ses collègues européens à renforcer encore davantage le soutien à l’Ukraine. «Il a été très important que le président Zelensky se soit joint à nous pour envoyer un signal clair. Le pays a besoin de plus d’armes lourdes, de plus d’aide financière et humanitaire et appelle à davantage de sanctions contre la Russie», résume Sanna Marin.

Avec Xavier Bettel, elle a mis en avant le «triste anniversaire» qui approche. Le 24 février 2022, l’agression de la Russie contre l’Ukraine était lancée. «Nous devons nous assurer qu’il n’y aura pas d’autre anniversaire de cette guerre. C’est pourquoi nous devons aider l’Ukraine maintenant et lui fournir tout ce dont elle a besoin. Les Ukrainiens ne défendent pas seulement leur territoire, mais aussi nos valeurs européennes», insiste Sanna Marin. La Finlande, pas encore membre de l’OTAN (lire ci-dessous), a d’ores et déjà accepté d’envoyer des chars de combat de type Leopard 2 en Ukraine.

L’UE va former 30 000 soldats ukrainiens

Le Premier ministre luxembourgeois est resté, vendredi, un brin plus prudent, tout en soulignant qu’«il est vital pour nous tous de rester unis» à l’échelle de l’Union européenne, mais aussi de l’OTAN. Il ne compte cependant pas s’immiscer dans le débat sur la livraison d’avions de chasse aux Ukrainiens. «En tant que Premier ministre d’un pays qui ne dispose pas de force aérienne, si ce n’est un avion de transport militaire partagé avec la Belgique, il ne me revient pas de me prononcer», avait-il déclaré dès jeudi en marge du sommet européen. «Nous soutenons l’Ukraine comme nous le pouvons», affirme pour sa part Sanna Marin.

Le temps presse plus que jamais. Vendredi, la Russie a lancé une nouvelle attaque massive contre l’Ukraine (lire en page 6). Volodymyr Zelensky a réclamé lors de sa tournée européenne des missiles de longue portée et des avions de chasse. Les conclusions du sommet européen extraordinaire de jeudi restent cependant très vagues sur cette revendication. «L’Union européenne continuera de fournir un soutien (…) militaire (…) fort à l’Ukraine et à sa population aussi longtemps qu’il le faudra», indique le document. En outre, il est renvoyé vers une septième tranche de soutien militaire à l’Ukraine, d’un montant de 500 millions d’euros et la formation de 30 000 soldats ukrainiens. Le montant total du soutien militaire apporté par l’UE est ainsi porté à près de 12 milliards d’euros.

Finlande : «Notre adhésion est dans l’intérêt de l’OTAN»

La Finlande veut devenir «au plus vite» membre de l’Alliance atlantique, mais pas sans la Suède. Sanna Marin a défendu, vendredi à Luxembourg, une candidature pleinement soutenue par le Luxembourg.

La Chambre des députés a validé dès la mi-juillet 2022 la candidature de la Finlande et de la Suède à l’OTAN. «J’ai de la gratitude pour le Luxembourg, qui a ratifié notre demande d’adhésion», a souligné, vendredi, la Première ministre finlandaise, Sanna Marin, aux côtés de son homologue luxembourgeois, Xavier Bettel. Ce dernier a d’ailleurs «réitéré le soutien du Grand-Duché à l’adhésion de la Finlande».

Avec l’agression russe contre l’Ukraine, la Finlande a, avec son voisin suédois, changé de fond en comble sa politique sécuritaire. Jusqu’au 24 février 2022 – la date de l’invasion – les deux pays nordiques avaient toujours tenu à garder leur statut d’États neutres. Aujourd’hui, ils pressent les pays membres de l’OTAN pour pouvoir intégrer l’Alliance atlantique. «Nous espérons que l’ensemble des pays ratifiera au plus vite notre demande d’adhésion», clame la Première ministre finlandaise.

La Turquie continue de bloquer la candidature suédoise, mais ouvre la porte à la Finlande. Sanna Marin maintient sa fin de non-recevoir au président Erdogan. «Nous devons assurer que la Finlande et la Suède deviendront le plus rapidement possible membre de l’OTAN. Il est dans l’intérêt de l’Alliance que nos deux pays la rejoignent la main dans la main», insiste-t-elle. «La Suède est notre voisine et une amie proche. Mais il ne s’agit pas seulement d’une question de bonnes relations bilatérales : nous partageons le même environnement politique et le même environnement sécuritaire. Tous les partenaires ont un intérêt à ce que nous entrions en même temps dans l’OTAN», développe et insiste la Première ministre.

Le feu vert en juillet?

Selon un sondage publié début février par le quotidien finlandais Ilta-Sanomat, 53 % des sondés estiment que la Finlande ne devrait pas «attendre la Suède». Seuls 28 % estiment que le pays devrait attendre son voisin suédois pour rejoindre conjointement l’alliance militaire.

Le gouvernement finlandais ne compte cependant pas changer de cap. «Je vois toujours le sommet de l’OTAN à Vilnius (NDLR : les 11 et 12 juillet) comme une étape importante, où j’espère voir au plus tard nos deux pays membres de l’OTAN», avait déclaré dès la fin janvier le ministre des Affaires étrangères Pekka Haavisto.

Le 24 janvier, la Turquie avait donné un coup d’arrêt à l’adhésion suédo-finlandaise, en reportant sine die une rencontre tripartite destinée à lever les objections d’Ankara à leur candidature. Durant la période de candidature, la Suède et la Finlande ne bénéficient pas de l’article 5 sur la protection mutuelle au sein de l’OTAN, mais plusieurs grandes puissances occidentales, dont les États-Unis, ont promis leur aide en cas de danger. Pour rappel : la Finlande partage une frontière de 1 300 kilomètres avec la Russie.

2 plusieurs commentaires

  1. ils sont allés faire la fete ensemble, au saumur…?

  2. c est triste le compte goutte n est pas la solution, et la décision de ne pas décider est une catastrophe, l Ukraine n ‘a pas besoin de peut être ou de ? nous pouvons penser que penser je ne sais pas, mais j ai réellement l’impression que nous ne voulons pas que l’ukraine gagne cette guerre, mais nous ne voulons pas le dire …

    soyons realistes, si la vie humaine n ‘ a pas de prix, ok, mais en considérant que la russie a un stock tres large de « biologiques », il n’en est pas de meme pour l ‘ukraine, et, si nous envoyons du matériel et … plus personne pour l utiliser… nous sommes en bonne voie, de facto nous sommes en guerre avec la russie, et arrêtons de nous leurrer et allons y franchement même si cela ne nous plaits pas mais avons nous le choix?