Les petits ruisseaux font les grandes rivières. La contribution du Luxembourg à l’OTAN a été jugée «vitale» par Marc Rutte, son secrétaire général en visite mardi.
L’OTAN n’a jamais été aussi «trendy» que depuis que l’Europe de l’Ouest se trouve à portée de missile russe, a déclaré Luc Frieden ce mardi matin en marge de la visite au Luxembourg de Mark Rutte, son secrétaire général. Plus que jamais, la menace russe doit être prise au sérieux et l’Occident doit resserrer ses rangs pour empêcher Vladimir Poutine «d’agresser d’autres pays» après l’Ukraine.
L’Alliance atlantique, dont le Luxembourg est un des pays fondateurs, prend tout son sens dans le contexte géopolitique actuel et mérite le soutien de ses membres.
Le gouvernement luxembourgeois a ainsi décidé d’augmenter ses dépenses militaires pour atteindre 2 % du revenu national brut à la fin de cette année et de les augmenter graduellement pour atteindre les 3,5 %, a annoncé Luc Frieden.
«Nous ne le faisons pas uniquement pour acheter des armes, mais pour être un allié loyal et pour défendre la liberté des citoyens», a déclaré le Premier ministre. «Cela ne se fera pas au détriment des dépenses sociales et de la cohésion sociale. Sans paix, sécurité et stabilité, les libertés ne peuvent être garanties.»
Ce n’est pas la seule mesure de soutien à l’OTAN envisagée par le gouvernement luxembourgeois. Luc Frieden a annoncé la participation du Grand-Duché au projet PURL (Priority Ukraine Requirements List). Initié par Donald Trump, il consiste en l’achat d’armes existantes pour les livrer à l’Ukraine.
«L’Ukraine a besoin d’armes. Elles sont difficiles à trouver et à financer. C’est pourquoi nous avons besoin d’un effort collectif», a expliqué le Premier ministre ce mardi 2 septembre. «Nous allons donc financer avec des pays qui restent à identifier, des stocks d’armes disponibles. (…) Il s’agit en général de piquets à 500 millions de dollars.»
Sans grande armée, le Luxembourg contribue à sa manière à l’OTAN. Mark Rutte en a énuméré certaines, dont sa participation à la KFOR et la NSPA. Luc Frieden a, quant à lui, affirmé le désir du Grand-Duché «de se spécialiser au sein de l’Alliance». «Nous souhaitons mettre nos satellites et autres moyens spatiaux à disposition.» Notamment en matière de communication.
«C’est notre valeur ajoutée, de même que les moyens de cyberdéfense que nous mettons à disposition de nos alliés», a précisé Yuriko Backes, ministre de la Défense.
«L’OTAN reste la base de notre sécurité. Cette collaboration continuera d’être fondamentale à l’avenir.» La ministre a également rappelé que la défense ne se fait pas avec des pourcents, mais grâce aux hommes et aux femmes qui ont «les bottes sur le terrain» des opérations, ainsi qu’aux équipements et aux moyens qui leur sont alloués.
L’union fait la force
La menace plane. L’Alliance montre ses muscles et soutient l’Ukraine pour dissuader la Russie de toute velléité d’agrandir son territoire ou son champ de bataille. Le geste du Luxembourg a été salué par Mark Rutte lors d’un point presse.
«L’Alliance va récolter les dividendes de cet investissement : une sécurité renforcée et permettre à l’Ukraine de rester un adversaire aussi fort que possible», a déclaré le secrétaire général de l’OTAN.
Plus de 250 millions d’euros ont jusqu’à présent été alloués à la défense ukrainienne depuis 2022. «Nous sommes parvenus à rassembler 2 milliards de dollars d’allocations vitales à l’Ukraine sous différentes formes», dont le cinquième paquet auquel le Luxembourg va participer.
Les armes ne font pas tout. Elles permettent à l’Ukraine de se défendre alors qu’en coulisses la paix se négocie sous la houlette de Donald Trump, à qui Mark Rutte renouvelle sa confiance.
Ce mardi, le secrétaire général a également été reçu en audience par le Grand-Duc Henri. Il a ensuite visité le siège de SES à Betzdorf en compagnie de Yuriko Backes et l’agence OTAN de soutien et d’acquisition NSPA à Capellen.