Une octogénaire de Virton a été escroquée d’un million d’euros par sa voisine, durant six ans, laquelle lui faisait miroiter un placement intéressant au Grand-Duché.
L’habitante de Virton, une aide sanitaire âgée de 50 ans, a vécu la grande vie entre 2006 et 2012. Voitures de luxe pour son fils et son époux, vacances auxquelles elle conviait sa voisine en lui faisant payer une participation, achat de chevaux, de costumes, financement de travaux dans le commerce de son fils, location privée de salle de sport, jeux de casino… Une vie de luxe grâce à l’argent détourné à sa voisine aujourd’hui âgée de 85 ans.
Une victime dont le mari avait travaillé dur toute sa vie durant afin d’assurer les vieux jours de son épouse. Une octogénaire qui a cru au beau discours de sa voisine avec laquelle elle avait tissé, au fil des années, une amitié qu’elle croyait réciproque et sincère.
Cette plus jeune voisine lui faisait croire qu’elle plaçait l’argent au Luxembourg afin de le faire davantage fructifier. Elle a également demandé à l’octogénaire de lui avancer 125 000 euros pour financer l’achat d’une maison, expliquant qu’il était trop tard pour débloquer l’argent auprès de sa banque. De l’argent qui devait être rapidement remboursé. Mais il n’en fut rien.
Dix-huit mois avec sursis
Au total, la voisine aura détourné 1 075 765 euros entre 2006 et 2012. Sans rembourser le moindre euro. Pour que son entourage ne se pose pas de questions, la prévenue expliquait avoir hérité de son grand-père. Elle a également profité de l’hospitalisation de sa victime pour lui voler des bijoux alors qu’elle avait la clé de la maison en attendant le retour de la vieille dame. Des bijoux qu’elle s’est empressée de revendre dans une bijouterie à Messancy.
Le parquet évoquait alors un véritable dépouillement. «Il n’y a pas d’autre mot. Il est effrayant de constater que l’appât du gain peut pousser à dépouiller une dame avec laquelle elle avait tissé des liens. De l’argent mal dépensé en futilités, à vivre dans un luxe auquel elle n’avait pas droit», estime le substitut Christophe Delait.
Maître Mélanie Emond, qui assurait la défense de la prévenue absente à l’audience officiellement pour raisons médicales, avait affirmé que sa cliente vouait une amitié sincère à sa voisine. «Elle n’a pas créé ce lien affectif dans le but de la dépouiller. Elle a compris trop tard les conséquences de ses actes. Elle a vécu en dehors de la réalité pendant des années.»
Le tribunal l’a condamnée à 18 mois de prison avec sursis et à une amende de 156 euros, avec sursis également. Au civil, la quinquagénaire devra rembourser 300 000 euros provisionnels. Un montant provisoire que la partie civile, représentée par maître Michel Thiry, espère récupérer grâce à la vente de la maison de la condamnée.
L’Avenir
1 million d’euros ? Le pauvre !