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Violences fondées sur le genre : des assises le 20 janvier prochain


Les acteurs impliqués dans la lutte contre les violences fondées sur le genre se réuniront à Remich le 20 janvier. (Photo : claude lenert)

La ministre de l’Égalité des genres et de la Diversité a déroulé ce lundi ses priorités pour 2025 avec, en tête, un plan d’action contre les violences basées sur le genre et l’ouverture d’un centre d’aide aux victimes.

Très attendues, les premières assises consacrées aux violences fondées sur le genre, qui avaient été annoncées pour ce mois de décembre par la ministre, se tiendront finalement le 20 janvier prochain.

Près de 120 acteurs de terrain impliqués quotidiennement dans la lutte contre ces violences ont été invités à se réunir à Remich, pour une journée de conférences et d’ateliers participatifs.

Yuriko Backes l’a répété hier matin, alors qu’elle recevait la presse au Kirchberg dans les nouveaux locaux du ministère de l’Égalité des genres et de la Diversité : ces assises ont pour objectif de compléter les nombreux retours reçus de la part d’une centaine d’organisations sollicitées ces derniers mois par ses services via un questionnaire.

Et l’ensemble des travaux serviront à finaliser le futur plan d’action national contre les violences fondées sur le genre qu’elle compte présenter à la Chambre des députés avant l’été 2025.

Aucun atelier sur le volet judiciaire

Très engagée dans ce combat, l’association de victimes La Voix des Survivant-e-s a déjà son carton d’invitation. «J’ai des contacts réguliers avec cette asbl», assure la ministre.

«On examinera leurs recommandations en détail. Leurs demandes seront prises en compte dans le plan d’action à venir. Leur contribution est évidemment fondamentale.»

De son côté, La Voix des Survivant-e-s s’étonne surtout qu’aucun des cinq ateliers au programme de cette journée n’aborde le volet judiciaire : «C’est un gros manque», soupire la vice-présidente, Marie-Laure Rolland. «Heureusement que nous portons ce sujet, sinon il ne serait même pas discuté.»

Pourtant, la lutte contre les violences fondées sur le genre passe aussi par la justice, insiste-t-elle.

«Le pouvoir judiciaire doit être suffisamment armé pour permettre aux victimes d’obtenir justice, et doit disposer d’un arsenal répressif renforcé, à des fins de dissuasion auprès des auteurs, et donc de prévention», souligne-t-elle.

Une position que l’asbl a pu défendre lors d’une récente réunion de travail au ministère de la Justice, suite à la présentation publique de sa proposition de loi

«Il y a une volonté d’avancer sur certains points. Pour d’autres, ça sera plus compliqué, comme l’instauration d’un tribunal spécialisé pour les affaires de violences», résume la vice-présidente.

C’est pourquoi, portée par le succès de sa pétition «pour lutter efficacement contre les violences fondées sur le genre et leur impact sur les enfants co-victimes», signée par 4 838 personnes jusqu’ici, l’asbl prévoit maintenant de se rapprocher du Conseil national de la Justice.

«La voix des victimes doit être entendue»

La Voix des Survivant-e-s souhaite aussi que la politique de lutte contre les violences soit construite avec les victimes, et pas seulement avec les professionnels du secteur : conventionnés avec le ministère, ceux-ci ne sont pas toujours libres de mettre le doigt sur certains dysfonctionnements.

«La voix des victimes doit à la fois être entendue et associée aux responsabilités», martèle Marie-Laure Rolland, qui revendique un siège pour l’association au conseil d’administration du futur «National Ulafstell».

Ce tout nouveau centre d’aide dédié aux victimes de violence – promesse de campagne du CSV en 2023 – ouvrira ses portes à Luxembourg au premier semestre 2025, a déclaré hier Yuriko Backes.

520 000 euros pour le nouveau centre d’aide

«520 000 euros ont été budgétisés pour le loyer de cette structure et cinq postes de travail à temps plein. C’est un projet pilote, donc tout ça va évoluer», a-t-elle glissé.

Accessible 24 h/24 et 7 j/7 et doublé d’un centre d’appel, ce centre assurera la prise en charge globale et l’accompagnement des victimes, ainsi que l’orientation vers les différents services existants.

Pour finir, au plan de l’égalité pour tous, la ministre a confirmé que les révisions de deux plans d’action existants, celui pour l’égalité entre les femmes et les hommes, et celui pour la promotion des droits des personnes LGBTQI+, seront présentées respectivement au printemps et au début de l’été.