Leur couple bat de l’aile et Simon ne va pas bien, au point de s’en prendre à Rachel. Le parquet l’accuse de vouloir minimiser les faits de violences conjugales qui lui sont reprochés.
«Je n’ai pas frappé mon ex-épouse.» Simon, 47 ans, a fait le voyage depuis son Royaume-Uni natal, où il est traité dans une institution psychiatrique, pour être jugé par la 7ᵉ chambre correctionnelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg, hier.
Il est accusé de coups et blessures volontaires à l’encontre de Rachel, mais nie les faits. La victime présumée, âgée de 52 ans, aurait été poussée et maintenue au sol par le prévenu qui aurait appuyé un de ses genoux sur son dos jusqu’à ce qu’elle perde connaissance. Une vidéo vient mettre à mal ces accusations.
«Il ne m’a pas frappée», confirme cette dernière. Il l’a insultée et «avait l’air fou», mais il n’a pas levé la main sur elle. La scène qui a eu lieu dans la nuit du 19 octobre 2022 au domicile du couple, à Luxembourg, a été filmée par leur fils aîné alerté par les cris.
Les images ne montrent pas de coups. Le couple revenait d’un dîner et Rachel avait demandé à Simon de sortir les chiens. Il se serait alors emporté parce que les animaux n’obtempéraient pas assez rapidement à son goût.
«Il s’est mis à m’insulter, à me reprocher de ne pas le considérer suffisamment», rapporte la victime présumée. Elle ne sait plus pendant combien de temps, mais suffisamment longtemps pour qu’elle lui assène finalement «d’aller se masturber» sur la tombe de sa défunte mère.
Le jour des faits était la date anniversaire du décès de la maman du prévenu, qui a sauté de rage sur son ex-épouse. «Nous sommes tombés à terre parce que nous avions bu. Je n’ai jamais eu l’intention de la blesser», prétend Simon. «En 2022, j’ai souffert de troubles mentaux sévères. Au moment des faits, j’étais encore malade.»
Cet avocat de profession explique être toujours sous traitement et ne plus vivre avec sa famille. Deux courtes vidéos le montrent hors de lui. «Il m’a tourné la tête sur le côté et a exigé des excuses de ma part», se souvient Rachel.
«La défense minimise les faits»
À la barre hier, c’était au tour de Simon de présenter ses excuses, ainsi que d’évoquer sa honte, ses regrets et sa profonde dépression. Le couple ne fonctionnait plus et son ex-femme avait déjà voulu à plusieurs reprises demander le divorce par le passé.
«Il n’a jamais été normal. Il a toujours eu des sautes d’humeur, mais il n’a jamais été violent jusqu’à ce soir-là», précise Rachel qui assure qu’elle n’a pas été blessée. Elle a d’ailleurs songé à retirer sa plainte et n’aurait pas souhaité venir témoigner contre le père de ses enfants, avant de se raviser.
Pas de coups, pas de blessures et, en plus, les images qui montrent une Rachel couchée sur le dos. L’avocat de Simon s’engouffre dans la brèche et plaide l’acquittement. «Comment a-t-il pu lui mettre le genou dans le dos ?», interroge-t-il avant de demander au tribunal de lui faire profiter du doute.
Si les juges devaient toutefois conclure que Rachel avait bien été blessée, il leur demande de prononcer une suspension du prononcé ou la peine la plus basse possible et un sursis intégral à l’encontre de Simon, s’ils devaient conclure à des coups et blessures volontaires.
Juste avant, le procureur avait reproché au prévenu d’avoir «voulu soumettre» son ex-épouse et de «minimiser les faits», avant de requérir une peine de 16 mois de prison et une amende appropriée à son encontre. «Ce n’est pas la première fois qu’on minimise les faits dans des affaires de violences conjugales, je ne peux plus le supporter», s’est vivement emporté le magistrat.
«Nous ne sommes pas ici pour faire deux poids, deux mesures. Ce n’est pas parce que Monsieur présente bien et qu’il a une bonne situation qu’il ne mérite pas d’avoir un casier judiciaire.» La victime présumée s’est, selon lui, sentie menacée, de même que les trois enfants du couple qui ont assisté aux faits.
Des accusations rejetées par la défense et par Simon. «Je suis adulte. Si j’avais voulu faire du mal à mon épouse, j’aurais pu, mais ce n’était pas le cas.» Aux juges de déterminer si oui ou non la défense «minimise».
Le prononcé est fixé au 1ᵉʳ février prochain.