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Vidéo choc dans un élevage porcin de Meurthe-et-Moselle


DxE France dit ne pas viser cet élevage en particulier mais l'ensemble de la filière porcine. (photo AFP)

L’association DxE France s’est introduite de nuit dans la porcherie Linporc, dans le Lunévillois. Une vidéo diffusée sur le net dénonce les conditions d’élevage de centaines de bêtes.

«Nous n’entendons pas stigmatiser un élevage porcin en particulier. Cette entreprise de Juvrecourt est à l’image de l’immense majorité, ni pire ni meilleure. Ce sont toutes les conditions de la filière porcine qui sont à dénoncer. Les acheteurs dans les grandes surfaces ont toujours l’impression que la viande qu’ils mangent provient de l’éleveur du coin…»

Militante au sein de l’association DxE France, Clarisse commente une vidéo diffusée sur le web lundi, extraite d’images saisies au sein de l’élevage porcin Linporc de Juvrecourt (Meurthe-et-Moselle), dans la campagne de Lunéville.

On y voit des porcelets dans un état de santé déplorable, des cadavres d’animaux, dans un décor industriel où s’entassent des centaines de bêtes. Quatre militants de cette association ont pénétré dans les locaux dans la nuit du 3 février dernier. Le groupe a sélectionné deux minutes d’images choc. Une plainte a été déposée par le patron de Linporc auprès de la gendarmerie de Lunéville, avec des images de vidéosurveillance à l’appui. L’association dénonce les conditions d’élevage et d’abattage de la filière porcine.

«Même pas la place de se retourner»

«Sur place, nous avons été saisis par les mauvaises conditions, et l’odeur pestilentielle», poursuit la représentante de DxE France. «S’ils ne meurent pas d’écrasement durant leurs premiers jours, 20% des porcelets mourront avant d’atteindre l’âge de départ à l’abattoir (6 mois) de maladie ou lors d’une bagarre avec leurs congénères. Les truies passent la moitié de leur vie dans des cages de maternité où elles n’ont même pas la place de se retourner. Elles seront envoyées à l’abattoir quand elles ne « produiront » plus assez de porcelets ou qu’elles souffriront d’abcès et de maladie dues à leur trop grande exploitation.»

Un sort auquel seraient soumis près de 95% de la filière porcine, soumise à l’élevage en bâtiment sur caillebotis selon l’association. L’entreprise concernée, elle, réfute les accusations.

«J’entends le débat d’idées, et j’accepte qu’on puisse ne pas être d’accord», répond Kevin Van der Linden. «Mais pas en cassant les fenêtres. Le matin la température des lieux avait chuté de 25°C à 14°C, et ça, ça contribue à faire souffrir les bêtes. Il faut se méfier de quelques images non représentatives de la réalité.»

Antoine Petry/RL