Viaduc de la Pétrusse à Luxembourg : le pont des (derniers) soupirs

L’ouvrage relie le quartier gare à la ville haute de la capitale luxembourgeoise. Majestueux, dominant la vallée d’une cinquantaine de mètres, le viaduc de la Pétrusse a récemment été le théâtre de deux suicides.

Dans un pays où le phénomène est pris assez au sérieux pour nécessiter la mise en place d’un plan de prévention national, ces incidents interpellent et posent, entre autres, la question de la sécurité sur cette « passerelle » historique…

Luxembourg, mercredi 11 janvier. Une bruine matinale arrose la capitale grand-ducale. Sur le viaduc de la Pétrusse, trois jeunes filles, des touristes anglaises, s’arrêtent malgré les gouttes, histoire d’immortaliser leur passage sur l’ouvrage qui relie le quartier de la gare à la ville haute. Elles ne savent sans doute pas que l’endroit a été le théâtre d’un tragique événement il y a quelques mois. Un suicide. L’homme avait enjambé le garde-corps et terminé sa chute une cinquantaine de mètres plus bas, sous le regard de dizaines de témoins, parmi lesquels des jeunes qui s’amusaient au skate-park inauguré sur place l’été dernier…

Vu d’en haut, le paysage affiche un charme visuel certain. Pour l’apprécier, mieux vaut ne pas avoir le vertige. Pencher la tête au-dessus de la balustrade verte qui longe l’ouvrage demande en effet de ne pas être sensible au vide. Construit au milieu du XIXe siècle, le pont, long de 290 mètres, était à l’origine en bois. D’où le surnom qui lui est resté, puisqu’on parle encore de « passerelle ». Il s’est depuis, bien sûr, modernisé.

Chaque jour, des milliers de voitures l’empruntent, cohabitant avec les passants. Vu d’en bas, le viaduc apparaît plus majestueux encore. Et le décor qui l’entoure est apprécié par beaucoup, que ce soit par les adeptes du skate, les enfants – une aire de jeu a été installée – ou les joggers, qui profitent du paysage boisé. C’est d’ailleurs là, aux premiers jours de l’année nouvelle, qu’un corps a été retrouvé. Dans des circonstances qui renforçaient l’hypothèse d’un nouveau suicide. La police grand-ducale a lancé un appel à témoins.

Le Républicain Lorrain