Le 21 mars 2018, Constantin M. (32 ans) et Dietmar S. (46 ans) avaient volé près de 12 000 euros à une veuve à Frisange lors d’un home-jacking en pleine nuit. Sur le banc des prévenus les accompagnait un troisième homme, Roman L. (57 ans), poursuivi pour avoir été l’instigateur de cette expédition.
Pour le parquet, le quinquagénaire était le seul lien entre le binôme et la victime. Car il connaissait bien la fille de cette dernière. Mais jusqu’au bout il a contesté son rôle. «Il ne conteste pas avoir donné certaines infos sur la victime, mais cela ne fait pas de lui un auteur ou complice», a renchéri son avocate, Me Nora Dupont, mardi matin, plaidant l’acquittement. Pour la parquetière, Roman L. est toutefois bien à condamner comme auteur. «Il a prêté son aide. Sans son assistance, le duo ne se serait jamais rendu à Frisange. L’infraction n’aurait pu être commise», a-t-elle résumé au terme de trois jours de débats.
De l’enquête, il ressort que Roman L. avait embarqué Constantin M. et Dietmar S. en voiture à Frisange peu de temps avant les faits. Grâce à cette virée lors de laquelle il prétendait avoir voulu présenter ses condoléances à la veuve, le duo était donc au courant que la septuagénaire venait de perdre son mari et qu’elle vivait seule dans la maison.
À l’aide d’attache-câbles, le duo avait ligoté les pieds et mains de leur victime qui dormait sur le canapé dans le salon afin de s’emparer du contenu de son coffre-fort. Il y a donc bien eu séquestration, a estimé la parquetière dans son réquisitoire. Au final, elle requerra douze ans de réclusion contre les trois hommes actuellement en détention préventive à Schrassig.
La victime, qui s’est constituée partie civile par le biais de Me Aline Godart, réclame, pour sa part, 10 000 euros de dommages et intérêts au titre du préjudice moral et un peu plus de 3 500 euros au titre du préjudice matériel, soit la somme non remboursée par son assurance.
La 13e chambre criminelle rendra son jugement le 31 juillet.
Fabienne Armborst
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