Les associations luxembourgeoises de médecins vétérinaires ont présenté un nouveau système de rotation pour les gardes. La réforme entrera en vigueur le 1er octobre.
« C’est un anachronisme historique qu’on essaye d’effacer », confie Jean Schoos, le président de l’Association des médecins vétérinaires du Grand-Duché de Luxembourg (AMVL). À compter de samedi, le système de garde en médecine des animaux de compagnie sera totalement reformé pour entrer en adéquation avec «les temps modernes».
Jusqu’à présent, les vétérinaires devaient assurer, au moins une fois dans le mois, un service de garde d’une durée de 24 heures, soit de 8 h à 8 h le lendemain matin : «Ce processus ne correspond plus au modèle actuel de la conception du travail et du code du travail. Il fallait qu’on change ce système, afin aussi d’offrir un meilleur service pour les clients, pose Jean Schoos. On a également observé que les vétérinaires étaient moins sollicités à l’est du pays, donc nous avons procédé à un découpage nord-sud, avec une répartition pratiquement égale sur le territoire.»
Un apaisement du rythme de travail
Pour réduire la charge et le rythme de travail, les cabinets ont mis au point un nouveau plan de rotation. Lorsque qu’ils terminent leurs activités, vers 16 h, deux vétérinaires de chaque secteur assurent la garde jusqu’à minuit. La relève est ensuite prise par les cliniques situées à Bettembourg et à Bereldange jusqu’à 8 h : «On peut donc choisir un des deux vétérinaires de garde, en fonction du plus proche, mais il faut veiller à téléphoner au préalable pour prendre un rendez-vous», complémente le président de l’AMVL.
Ce petit coup de fil permet au docteur d’informer les usagers sur l’affluence dans son cabinet et, dans le même temps, de prendre la mesure de l’urgence : «Si la maladie demande une chirurgie lourde, le vétérinaire vous orientera vers une clinique», ajoute Jean Schoos.
Concernant les week-ends et les jours fériés, deux cabinets assureront la garde dans chaque secteur de 8 h à 16 h, avant d’être remplacés par deux vétérinaires jusqu’à minuit. Une clinique prendra ensuite les urgences dans la nuit.
(L’ancien) processus ne correspond plus au modèle actuel de la conception du travail et du code du travail
Un secteur en pénurie
La réponse du ministre de l’Agriculture, Claude Haagen, à une question parlementaire de la députée CSV Martine Hansen avait mis en lumière les difficultés que rencontrent les vétérinaires au Luxembourg. À l’instar de ses voisins, de moins en moins de praticiens y sont actifs. Si 498 vétérinaires ont un permis de travail dans le pays, seulement 286 d’entre eux y exercent.
Pour lutter contre cette pénurie, le ministre et le Collège vétérinaire ont signé un accord, en vigueur depuis le 1er janvier 2021, prévoyant une indemnisation forfaitaire de 300 euros par jour de garde : «On peut espérer que la nouvelle rotation facilitera la réintégration des vétérinaires dans le système de garde, confie Jean Schoos. Au lieu d’avoir un rythme à quasiment 22 gardes dans l’année, on passe à 12. C’est tout simplement mieux.»
Trois voies permettent de s’informer sur les gardes : le 112, l’Infotel de Post et le site internet du Collège vétérinaire, www.collegeveterinaire.lu.