À 59 ans, Marco vit toujours à fond sa passion pour la Vespa. À la veille des Vespa Days Luxembourg, il partage son amour pour le deux-roues historique… à l’italienne.
Casque vissé sur la tête, sourire jusqu’aux oreilles, il file à toute allure sur sa Vespa dans les rues de Mondercange. Marco Mondaini a beau approcher la soixantaine, il semble retomber en enfance dès qu’il s’agit de partager sa passion pour le célèbre deux-roues italien.
C’est simple, depuis son enfance, l’engin le fascine. «Mes parents étaient des immigrés italiens. Nous allions en vacances là-bas régulièrement et j’étais fasciné par les Vespa, qui n’existaient pas à l’époque au Luxembourg. Ça m’a marqué.»
15 ans d’existence
Lorsque la première Vespa fait son apparition au Grand-Duché, Marco n’en croit pas ses yeux. Et s’empresse d’enfourcher le deux-roues lorsqu’un ami en achète un. Le coup de foudre se confirme. «L’odeur, le bruit, les vibrations… On a vraiment une sensation de liberté là-dessus, même si ce n’est pas confortable», plaisante-t-il.
Quarante-trois ans plus tard, il n’a rien oublié de son premier amour, et le voilà à la tête du Vespa Club Luxembourg, qui fête demain ses 15 ans d’existence.
Avec, probablement, quelques surprises venues tout droit d’Italie… «Nous aurons peut-être la chance d’avoir des représentants de Piaggio (NDLR : la société qui a créé la Vespa) parmi nous. Mais je n’en dirai pas plus…», glisse l’Italiano-Luxembourgeois dans un sourire.
Des invités de marque pour cet anniversaire, assurément influencés par Marco. Il faut dire que sa réputation le précède : il fait désormais partie du Vespa World Club, l’instance qui supervise les clubs de Vespa du monde entier (eh oui, ça existe!). Elle organise des meetings aux quatre coins du monde. «On touche au vrai monde de la Vespa là-bas, c’est fascinant. Certains ont un véritable musée chez eux!», jalouse un peu Marco.
Un petit budget
Lui ne possède «que» cinq engins, stockés en hiver dans le garage de sa belle-mère. «Ça prend de la place, ma femme n’est pas forcément ravie. Mais si ça ne tenait qu’à moi, j’aurais aussi mon propre petit musée», glisse-t-il, amusé.
Son dernier trésor ? Une Vespa Rally orange, qu’il a mis deux ans à trouver. En traversant des frontières. Un temps désespéré, il finit par trouver la perle rare en Belgique. Pour la modique somme de… 14 000 euros.

L’Italiano-Luxembourgeois espère organiser un jour un rassemblement mondial au Grand-Duché. (Photo : Fabrizio Pizzolante)
Mais comme le dit le dicton : quand on aime, on ne compte pas. Et ça, Marco l’a bien compris. «On peut monter à 30 000-40 000 euros pour certains modèles maintenant. Tout dépend de l’originalité de la machine. Mais on voit bien que tout le monde veut en avoir.»
Bientôt un rendez-vous mondial au Luxembourg ?
S’il n’existe pas de chiffres officiels et publics sur le nombre exact de Vespa vendues sur la planète ces dernières années, on peut cependant noter que plus de deux millions de modèles ont été produits et mis en circulation dans le monde au cours de la dernière décennie.
Le succès de rendez-vous tels que les Vespa World Days, qui ont attiré plus de 30 000 fans l’an passé en Espagne, est aussi là pour en témoigner. Un événement auquel a d’ailleurs assisté Marco, qui rêve de pouvoir l’organiser à son tour au Grand-Duché un jour.
«Il faut être bien préparé, il y a énormément de monde. Mais le Luxembourg est idéal, je trouve, avec une place centrale! Avec l’aide des différents clubs luxembourgeois, cela pourrait se faire», espère-t-il.
Il existe actuellement cinq clubs de passionnés de la petite italienne au Luxembourg, pour un total d’environ 700 à 800 vespistes. Des passionnés qui peinent toutefois à transmettre le goût de la Vespa aux plus jeunes.
Quand il fait beau, je n’utilise que ça
«C’est un souci majeur pour Piaggio. La Vespa reste chère, donc l’entreprise s’oriente vers des produits dérivés, comme des t-shirts par exemple, pour attirer les jeunes. Moi, je pense que cela pourrait être intéressant de réaliser des ateliers avec des enfants, dans des écoles. Leur montrer comment démonter une Vespa, ouvrir un moteur, etc.», détaille l’ancien banquier aujourd’hui à la retraite, qui espère «créer des vocations».
Lui a réussi à convertir ses cousins motards et surprend parfois son fils sur un modèle «récent» de Vespa pour se déplacer. Les voisins n’hésitent même plus à sonner chez lui pour admirer sa «petite» collection.
«Quand il fait beau, je n’utilise que ça. Tout le monde me connaît maintenant. Et puis, le meilleur, c’est que je sais quand je pars, mais pas quand je vais revenir! C’est une machine simple, compacte. Ça représente l’Italie, tout simplement», s’émerveille encore l’homme de 59 ans.
Qui rêve déjà d’un nouveau projet pour 2026… «Je vais vendre ma Harley et transporter une Vespa dans ma maison en Italie, pour la laisser là-bas et l’utiliser quand je m’y rends», confie-t-il, des étoiles plein les yeux. «C’est incroyable de se dire que je roule avec un morceau de l’histoire du deux-roues!» Aucun doute, Marco vit une vraie dolce vita.
Rendez-vous ce week-end

Les Vespa Days Luxembourg auront lieu samedi 5 et dimanche 6 juillet. Pour l’occasion, un rassemblement de passionnés aura lieu au Kulturschapp à Ehlerange. Un tour fléché sera organisé demain et passera «côté Moselle» avant de finir par une visite guidée de la ville de Luxembourg.
Samedi soir, un dîner de gala, aux «connotations italiennes, forcément», confie Marco, aura lieu jusqu’à 22 h. Dimanche, place au show : après le petit-déjeuner, un cortège de 70 à 80 vespistes arpentera les routes du pays. À noter que le Vespa Club Luxembourg est «ouvert à tous, avec ou sans Vespa».