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Vers une exclusion du Fidesz de Viktor Orban du PPE


La violente campagne du gouvernement hongrois contre Jean-Claude Juncker, lui-même membre du PPE, est semble-t-il la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. (photo AFP)

Douze partis membres du Parti Populaire européen (PPE), le premier groupe politique du Parlement européen, ont officiellement demandé « l’exclusion ou la suspension » du Premier ministre populiste hongrois, Viktor Orban, et de son parti, le Fidesz, qui pourrait être décidée le 20 mars, a annoncé lundi le président du PPE, Joseph Daul.

« Douze partis membres du PPE de neuf pays ont demandé l’exclusion ou la suspension du Fidesz. C’est la question qui sera discutée lors de l’assemblée politique du 20 mars. La décision appartient à tous les membres du PPE et je ne peux pas anticiper quelle sera l’issue de la discussion », a expliqué Joseph Daul.

« Lors de la réunion du 20 mars, nous allons discuter de la situation du Fidesz. Nous devons aussi offrir au Fidesz l’opportunité de s’exprimer », a-t-il souligné.

« Seule l’Assemblée politique peut exclure ou suspendre un parti membre. Nous ne pouvons pas anticiper la décision de l’Assemblée politique », a insisté Joseph Daul.

Le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, a mis le feu aux poudres il y a dix jours en entamant une virulente campagne contre le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, membre comme lui du PPE, accusant Bruxelles de soutenir l’immigration, un sujet très sensible en Hongrie.

Jean-Claude Juncker s’est prononcé à plusieurs reprises pour l’expulsion de Viktor Orban et de son parti du PPE.

Viktor Orban a mis fin à la campagne contre Jean-Claude Juncker et s’est défendu dans un entretien publié dimanche par l’hebdomadaire allemand Welt Am Sonntag. « Une telle exclusion n’est pas une option rationnelle. Cela dépasse les limites de notre entendement », a-t-il notamment déclaré.

70 partis de 40 pays différents

L’Assemblée politique du PPE réunit le président Joseph Daul, les dix vice-présidents, les présidents d’honneur, le secrétaire général et le trésorier, la direction du groupe au Parlement européen et un représentant de chaque parti membre, soit 260 personnes.

La décision qui sera prise devra avoir obtenu la majorité simple des votes des participants.

Le PPE compte plus de 70 partis membres de 40 pays différents. Plusieurs chefs d’État et de gouvernement de l’UE, dont la chancelière Angela Merkel, treize membres de la Commission européenne (chaque État de l’UE y est représenté), dont son président, le président du Conseil européen et celui du Parlement européen sont membres de cette famille politique, qui constitue en outre le groupe le plus important au sein du Parlement européen.

Les douze partis qui ont demandé de sanctionner le Fidesz sont le CdH et le CD&V (Belgique), Kokoomus (Finlande), Nea Demokratia (Grèce), le TS/LKD (Lituanie), la CSV (Luxembourg), Hoyre (Norvège), le CDA (Pays-Bas), le CDS-PP et le PSD (Portugal), Kristdemokraterna et Moderaterna (Suède).

AFP/LQ