La négociation sur l’assurance chômage entre patronat et syndicats français s’est conclue ce jeudi soir et annonce d’ores et déjà une mauvaise nouvelle pour les frontaliers français.
C’est la douche froide. Le patronat français et plusieurs syndicats sont parvenus, jeudi soir, à s’entendre sur de nouvelles règles sur l’assurance chômage. Le texte, prévu pour quatre ans, est un avenant à l’accord de novembre 2023 – signé par la CFDT, FO et la CFTC, mais non validé par le gouvernement français.
Et cela concerne directement les frontaliers français travaillant au Luxembourg, mais aussi en Allemagne, Belgique ou Suisse. Pour rappel, le gouvernement français devait trouver ici 400 millions d’euros supplémentaires pour couvrir les frais d’indemnisation des allocataires frontaliers.
En effet, l’Unédic avait révélé fin octobre que cette indemnisation représentait environ 800 millions d’euros par an pour l’assurance chômage. Un chiffre lié aux droits des travailleurs, qui sont actuellement calculés en fonction de leurs salaires à l’étranger, en général nettement plus élevés qu’en France.
Des «mesures discriminatoires»
Pour trouver cet argent, les autorités françaises ont donc décidé d’appliquer un coefficient à ces droits, en fonction, cette fois-ci, du niveau de salaire du pays dans lequel ils ont travaillé. Ce qui devrait entraîner une baisse importante de leur indemnisation dans la grande majorité des cas.
Les associations de frontaliers dénoncent des mesures « discriminatoires ». Si le règlement européen prévoit bien des compensations financières entre États, (le reversement par le pays d’emploi d’entre trois et cinq mois de prestations chômage au pays de résidence par exemple), ce montant est jugé insuffisant face au nombre croissant de frontaliers.
Les signataires demandent par ailleurs une révision de la notion d’«offre raisonnable d’emploi», pour que les frontaliers ne puissent pas refuser un poste au niveau de salaire français.
Au global, selon un calcul de l’Unédic, 1,4 milliard d’euros sur quatre ans d’économies devraient pouvoir être dégagés.
Sophie Wiessler avec AFP