Vël’Ok, c’est le réseau de vélos du sud du pays qui grimpe, qui grimpe! Près de 400 vélos, conventionnels ou électriques, sont accessibles gratuitement dans les huit communes partenaires.
Le bouche à oreille semble bien fonctionner autour de Vël’Ok, et le succès de ce réseau de vélos conventionnels et électriques mis en place en 2004 (modernisé en 2009) n’est plus à démontrer.
Cette année encore, les chiffres sont en augmentation : en 2017, 79 000 usagers ont emprunté un Vël’Ok – ils étaient 77 000 l’année précédente.
«Les gens se sont rendu compte qu’ils pouvaient gagner beaucoup de temps en prenant le vélo, qu’ils peuvent circuler plus facilement qu’en voiture pour aller de chez eux à la gare par exemple. Nous avons aussi constaté une augmentation du transport intercommune : nous avons eu 300 emprunts intercommunaux l’an dernier», note Carlos Breda, le coordinateur général au Centre d’initiative et de gestion local (CIGL) d’Esch-sur-Alzette, qui développe et gère le réseau.
Huit communes du sud du pays sont partenaires du projet : Bettembourg, Differdange, Dudelange, Esch-sur-Alzette, Sanem, Schifflange, et Kayl. Le réseau Vël’Ok dispose actuellement d’un parc de 265 vélos, lequel devrait encore s’accroître dans les semaines à venir.
«Nous en avons plusieurs en commande et devrions atteindre 395 vélos au printemps. Il y aura au total 208 vélos électriques et 115 vélos conventionnels», annonce Carlos Breda.Rumelange
À l’instar de Differdange, la commune d’Esch a choisi de continuer de proposer à ses utilisateurs des vélos conventionnels, tandis que Kayl, Bettembourg, Schifflange et Sanem sont passées au tout électrique.
Les Eschois et les Differdangeois seraient-ils plus sportifs que leurs voisins? «Nous conservons les deux types pour diversifier l’offre, mais également pour des raisons budgétaires», explique le coordinateur.
De nouveaux modèles
D’autant que Vël’Ok a décidé d’investir cette année dans de nouveaux modèles électriques, plus performants. «Nous avons choisi d’innover au niveau des batteries et des moteurs, pour que les vélos tiennent plus longtemps et sur une plus longue distance.»
S’il reste difficile d’évaluer cette durée (qui dépend du type de moteur justement, du poids de l’utilisateur, des dénivelés…), l’assistance électrique permet une aide (non négligeable!) au pédalage et de circuler jusqu’à environ 25 km/h.
Les usagers peuvent utiliser gratuitement et 24 h/24 un Vël’Ok, et ce pendant deux heures, pour circuler dans les communes partenaires.
S’ils n’ont pas déposé le vélo dans l’une des 79 stations (elles étaient au nombre de 57 l’an dernier!) pendant le temps imparti, l’équipe du CIGL se chargera de contacter le fautif, qui risque de voir sa carte d’utilisateur bloquée.
«Il n’y a pas de sanction financière, précise Carlos Breda, sauf si le vélo disparaît. Dans ce cas, la personne doit payer 150 euros. C’est arrivé une douzaine de fois depuis la mise en place du réseau.»
Pour ne rien gâcher, Vël’Ok ne fait pas seulement du bien à l’environnement, mais a aussi un dessein social. Structure de réinsertion et tremplin pour l’emploi, le CIGL a embauché 14 personnes pour s’occuper du réseau.
«Nous proposons à des demandeurs d’emploi un premier contrat de cinq mois, prolongé de sept mois puis de douze si tout se passe bien», résume Carlos Breda. «Quelque 30 % des personnes ont trouvé un emploi après être passées par le CIGL.»
Accessibles à partir de 14 ans, les Vël’Ok ont tout pour plaire à la jeunesse, cible que souhaite désormais séduire le CIGL, comme l’annonce Carlos Breda : «Nous allons cette année faire la promotion du système auprès des jeunes dans les maisons de jeunes, écoles et lycées, afin de les sensibiliser aux avantages liés à la pratique du vélo.»
Une prise de conscience précieuse pour ces adultes de demain, d’autant que le gouvernement luxembourgeois met aussi l’accent sur le développement des pistes cyclables : le Grand-Duché en compte actuellement 600 km, et prévoit d’étendre le réseau à 950 km.
Tatiana Salvan.