Véganes au Luxembourg : «Le changement sociétal est enclenché»

Un millier de visiteurs sont attendus ce samedi au Tramsschapp à Luxembourg pour un marché de Noël 100 % végane : de quoi célébrer les fêtes de fin d’année de façon saine et éthique, alors que cette tendance ne cesse de faire de nouveaux adeptes.

Sept ans déjà que la Vegan Society Luxembourg propose, chaque fin décembre, son marché de Noël dédié au véganisme, avec un engouement toujours plus marqué de la part du public. Si l’an dernier, l’évènement avait attiré 750 personnes, cette fois, le comité d’organisation compte bien franchir la barre des 1 000 entrées.

Un intérêt croissant également du côté des professionnels, qui y voient l’opportunité de rencontrer leur public : «On a reçu beaucoup de demandes de la part des exposants, si bien qu’on a dû établir une liste d’attente, c’est une première», explique Barbara Ujlaki, présidente de l’association qui compte une centaine de membres actifs et regroupe une communauté de près de 6 000 sympathisants sur les réseaux sociaux.

Toute l’année, la Vegan Society assure la promotion du véganisme au Luxembourg à travers une série d’activités de sensibilisation, des ateliers pratiques, des interventions en milieu scolaire ou en entreprise, et des connexions entre les personnes intéressées par le sujet.

«On parle toujours des trois piliers, les trois raisons principales qui amènent les gens à devenir végane : le respect des droits des animaux et la réduction de la cruauté envers eux, l’impact sur le changement climatique et les atouts du régime végane pour la santé», détaille-t-elle, loin du cliché qui voudrait que ce mode d’alimentation soit déséquilibré.

Un phénomène en hausse

Véritable mine d’informations, l’association s’impose comme un point de référence au niveau local pour tout ce qui touche au véganisme, et veut désormais aller plus loin : «On projette de mettre ce thème à l’agenda politique, car le changement sociétal est enclenché», estime la présidente.

Impossible de mesurer précisément ce phénomène au Grand-Duché, puisque aucune statistique n’y est établie, mais l’Allemagne toute proche fournit quelques pistes : ainsi, en 2021, 2 % de nos voisins se disaient véganes, 10 % végétariens, et plus de 50 % indiquaient réduire leur consommation de produits d’origine animale (rapport du ministère fédéral de l’Alimentation et de l’Agriculture).

Une tendance en forte hausse qui s’observe aussi au Luxembourg : «Davantage de personnes prennent contact avec nous, notamment des parents qui se sentent démunis face à leur enfant qui veut devenir végane», relate la jeune femme.

«Dans les supermarchés, l’offre végane explose, preuve de son succès auprès des consommateurs. Et rien que ces six derniers mois, trois nouveaux restaurants et cafés véganes ont ouvert leurs portes dans la capitale», se réjouit Barbara Ujlaki, qui souligne au passage que les véganes sont de moins en moins perçus comme des bêtes curieuses. Au contraire, pour les moins de 30 ans, être végane serait même «normal».

Samedi, les visiteurs du marché de Noël pourront déambuler auprès d’une trentaine de stands, dont la plupart mettent à l’honneur des commerçants locaux. «On fera découvrir une sélection de restaurants proposant des plats véganes, des pâtisseries, des sushis, des spécialités indiennes, des burgers, mais aussi des produits déco, de l’huile d’olive, des vins, des cosmétiques, des vêtements, du fromage végétal et même des bonbons», décrit la présidente, impatiente d’accueillir les premiers curieux.

Les gourmets véganes trouveront aussi de quoi garnir leur table de fête avec des produits emblématiques comme du foie gras, de la raclette ou des bûches véganes. Les enfants pourront créer leur propre carte de vœux et même saluer le père Noël entre 14 h et 16 h, le temps pour leurs parents de rayer les derniers cadeaux sur leur liste.

Rendez-vous ce samedi, de 11 h à 21 h, au centre culturel Tramsschapp, 49 rue Ermesinde. Entrée gratuite.