Le gouvernement portugais a averti lundi soir les autorités du Venezuela que les rapports diplomatiques entre les deux pays étaient mis en cause par l’arrestation d’une douzaine de gérants de supermarché portugais, accusés par Caracas d’enfreindre la loi de contrôle des prix.
Le ministre portugais des Affaires étrangères, Augusto Santos Silva, a déclaré avoir eu un entretien « très dur » avec son homologue vénézuélien, Jorge Arreaza, en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies.
« J’ai dit à mon collègue qu’il y avait pour nous une ligne rouge et que, bien entendu, s’il n’y a pas de progrès vers le règlement de ce problème cela aura des conséquences sur nos rapports bilatéraux », a dit le ministre portugais devant la presse. Lisbonne réclame « l’accès immédiat aux détenus portugais », a précisé Augusto Santos Silva, en jugeant la loi de contrôle des prix adoptée par le gouvernement de Nicolas Maduro « impossible à respecter ». Les mesures prises par Caracas « mettent en danger le moyen de subsistance » de ces gérants de supermarché, a-t-il fait valoir.
150 commerçants depuis août
« Il s’agit d’une initiative administrative dirigée contre les intérêts des Portugais du Venezuela, en particulier contre la petite et la moyenne distribution », a ajouté le chef de la diplomatie portugaise. Son homologue vénézuélien lui a rétorqué que « les entrepreneurs portugais installés au Venezuela sont aimés et appréciés (…) et le fait que dix ou douze gérants de certaines entreprises portugaises aient enfreint certaines lois du Venezuela n’implique aucunement une quelconque action contre le Portugal ».
Le gouvernement Maduro a mis en œuvre une série de mesures pour faire face à la récession dans laquelle est plongée son pays depuis quatre ans, qui se traduit par une pénurie de denrées alimentaires et de médicaments, puis par une hyperinflation qui pourrait atteindre 1 000 000% en 2018 selon le Fonds monétaire international. Le gouvernement a notamment fixé les prix de 25 produits alimentaires de base ou d’hygiène personnelle. Depuis août, les autorités de Caracas ont arrêté quelque 150 gérants de supermarché.
LQ/AFP