Les autorités néerlandaises privilégient la piste terroriste sans exclure un différend familial après l’arrestation d’un homme, originaire de Turquie, soupçonné d’avoir ouvert le feu dans un tramway à Utrecht, faisant trois morts et cinq blessés.
Alors que l’enquête se poursuit, le Premier ministre, Mark Rutte, a affirmé qu’on ne peut « exclure » d’autres motifs, notamment une dispute familiale. « Il y a beaucoup de questions et de rumeurs », a-t-il dit lors d’une conférence de presse à La Haye. « Quel est le motif, terroriste ou autre, nous ne le savons pas encore, mais nous ne pouvons rien exclure », a-t-il ajouté.
Lundi matin, un homme a tiré dans un tramway du centre de cette ville, l’une des plus importantes du pays.
Trois personnes ont été tuées et cinq blessées, selon la police et le maire Jan van Zanen, qui avait dans un premier temps évoqué neuf blessés.
Des témoins ont rapporté que le tireur avait pris pour cible une femme et des personnes tentant de l’aider, selon des médias.
En début d’après-midi, les autorités ont rendu publique la photo d’un homme aux cheveux courts portant un blouson bleu, tirée d’une caméra de vidéosurveillance du tramway.
« La police recherche Gokmen Tanis, 37 ans (né en Turquie) en lien avec l’incident de ce matin », a indiqué la police d’Utrecht sur Twitter, enjoignant au public de « ne pas l’approcher ». Une véritable chasse à l’homme a alors débuté.
Gokmen Tanis a été interpellé en fin d’après-midi.
«S’il l’a fait, il faut qu’il soit puni»
« S’il l’a fait, il faut qu’il soit puni », a déclaré à l’agence de presse turque DHA Mehmet Tanis, le père du suspect. Ce dernier a expliqué être rentré en Turquie à l’issue de son divorce en 2008 et, depuis, ne plus avoir eu de contact avec son fils, resté vivre aux Pays-Bas avec sa mère.
Mehmet Tanis, qui vit dans la province de Kayseri, au centre de la Turquie, a affirmé que son fils « n’avait pas un comportement agressif » à l’époque où il était toujours en contact avec lui. Mais « que s’est-il passé? Qu’a-t-il vécu? Je n’en sais rien du tout », a-t-il reconnu.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a indiqué que les services de renseignement turcs réunissaient des informations sur la fusillade dont l’auteur présumé est né en Turquie.
Selon la radio-télévision publique NOS, Gokmen Tanis avait comparu il y a deux semaines en justice dans une affaire de viol.
Sur les lieux de l’attaque, place du 24-Octobre, bouclés par les forces de l’ordre, les services de secours et policiers en armes s’activaient. Une victime était recouverte d’un drap et gisait sur la voie entre deux wagons.
Une Renault Clio retrouvée abandonnée
L’un d’entre eux a raconté à NOS News avoir vu une femme sortir du tramway en courant, du sang sur ses mains et ses vêtements avant de s’effondrer. « Je l’ai amenée à ma voiture et l’ai aidée. Quand la police est arrivée, elle était inconsciente », a-t-elle relaté.
« Quand je suis sortie de ma maison pour jeter un œil, la police a crié ‘restez chez vous et sortez du jardin' », a raconté Yvonne Von Rai, une retraitée.
« Soudain, de nombreuses voitures de police sont arrivées et on pouvait entendre deux hélicoptères des secours. C’était horrible », a décrit Karlijn Zwinkels, une étudiante de 19 ans.
Le patron du NCTV a évoqué une attaque « à plusieurs endroits ». Mais il n’a pas donné plus de détails. La police a par ailleurs indiqué qu’une Renault Clio, vraisemblablement volée à son conducteur au moment de l’attaque, avait été retrouvée abandonnée.
AFP