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Utilisation des médias électroniques chez les enfants : prudence oui, interdiction non!


La question parlementaire de Sylvie Andrich-Duval portait sur l'utilisation des médias électroniques par les enfants et les jeunes (Photo : AFP)

En réponse à une question parlementaire de la députée Sylvie Andrich-Duval (CSV), Xavier Bettel, Lydia Mutsch et Claude Meisch ont conjointement abordé le sujet de l’utilisation dysfonctionnelle des médias électroniques chez les enfants et les jeunes. Pour l’heure, le ministère de la Santé ne dispose d’aucun statistique faisant état de problèmes de santé éventuels directement liés à leur utilisation. Pour les ministres, la prudence doit être de mise, mais l’interdiction n’est pas envisageable «dans une société connectée».

L’intégration de médias électroniques comme des ressources pédagogiques numériques au sein de l’enseignement fait débat, à l’heure où les études et expertises pointent du doigts les risques que ces outils peuvent comporter pour les enfants et les jeunes.

Sylvie Andrich-Duval, députée CSV, s’inquiète notamment de la prise en compte de ces expertises par le gouvernement, des mesures préventives mises en place par celui-ci, et de l’introduction à grande échelle de tablettes numériques dans les lycées, craignant qu’elle « soit aux dépens d’une pratique de l’écriture manuelle qui favorise la mémorisation et la fixation des contenus d’apprentissage ».

Pour elle, même s’il ne faut pas «minimiser les bienfaits de la révolution digitale, les consommateurs ne semblent pas toujours informés sur les risques que peuvent comporter ces nouveaux instruments, plus spécifiquement sur le bien-être et la santé des enfants».

Elle ajoute que l’utilisation de tablettes et autres smartphones, pourraient, selon certains experts être à l’origine de «retards scolaires, troubles du comportement, voire lésions cérébrales ou même dépendance physique et psychique à l’écran».

Dans sa réponse, le gouvernement a fait état d’une étude menée par la « Bundeszentrale für gesundheitliche Aufklàrung » (BzgA) en 2015. Cette dernière avait alors analysé les comportements des jeunes en relation avec des jeux PC et internet.

Cette publication montrait qu’environ 14 % des jeunes entre 14 et 24 ans peuvent avoir un comportement problématique et qu’environ 2,5 % des personnes de cette même tranche d’âge peuvent avoir un comportement dépendant.

L’étude a également démontré que l’utilisation disproportionnée des médias électroniques peut effectivement poser des problèmes de santé sur plusieurs niveaux, notamment liés aux postures inadaptées prolongées, la sédentarité et le comportement alimentaire.

Une utilisation encadrée dans l’enseignement

Pour les ministres, «une bonne éducation à l’utilisation des médias électroniques», couplée à des activités physiques, est essentielle, notamment la «sensibilisation aux bonnes postures» pour que «les jeunes puissent profiter pleinement des outils nouveaux, sans risquer des problèmes de santé dans le futur».

Et d’ajouter: «de très nombreuses campagnes ont été menées ces dernières années. À titre d’exemple, la campagne ‘BEE BALANCED’, menée à l’échelle nationale durant l’année scolaire 2013-2014, a sensibilisé les jeunes et leur entourage aux risques liés à une utilisation trop intensive des nouveaux médias».

Si quelque 2 000 tablettes sont utilisées dans le cadre de la stratégie nationale de déploiement de classes iPad appelée « one2one » – qui vise particulièrement les élèves des classes inférieures et supérieures de l’enseignement secondaire classique et général – le gouvernement assure que «l’utilisation pratique de tablettes et d’autres appareils connectés dans le cadre pédagogique et accompagné peut être considérée comme élément du travail de prévention de la dépendance».

Aussi, les compétences de base à l’oral, en écrit, en lecture et en mathématiques acquis durant leur scolarité ne seront pas perdues pour autant au lycée, puisqu’ils continueront à écrire.

Enfin, pour ce qui est de l’utilisation par les élèves de leurs smartphone dans l’enceinte des établissements scolaires, les ministres rappellent qu’«il incombe aux communautés scolaires d’en fixer le cadre et les modalités par voie d’un règlement d’ordre interne», ajoutant qu’«il ne serait pas opportun d’en interdire l’utilisation de façon globale alors que nous vivons dans une «société connectée»

L’idée est donc d’aider les jeunes à développer les compétences requises pour se servir des médias… de façon responsable.

Le Quotidien