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Urgences : réduire les délais d’attente


Dans près d'un cas sur cinq, la prise en charge dans l'un des services d'urgences du pays n'est pas appropriée. (illustration Isabella Finzi)

Le gouvernement veut améliorer le fonctionnement des services d’urgences des hôpitaux. Il se fixe comme objectif de réduire les délais d’attente d’ici deux ans.

Les patients en ont rêvé (depuis des lustres), Lydia Mutsch l’a fait : la ministre de la Santé a présenté, vendredi, tout un arsenal de mesures visant à rationaliser la gestion et le fonctionnement des services d’urgences du Grand-Duché.

Car bien que le ministère de la Villa Louvigny ait déjà sensibilisé la population à de multiples reprises au sujet de l’engorgement de ces services, trop nombreux sont les patients qui ne se tournent pas vers les maisons médicales du pays en cas de petit bobo n’appelant pas nécessairement une prise en charge hospitalière.

Le délai moyen le plus élevé : 3h49

En effet, les services d’urgence du Luxembourg sont confrontés à un taux de sollicitation particulièrement élevé par rapport à ceux de l’étranger, ce qui entraîne un allongement des délais d’attente. « 18,5% des sollicitations concernent des situations présentant un taux de gravité peu élevé », a indiqué Lydia Mutsch, en présence de Romain Schneider, le ministre de la Sécurité sociale.

Concrètement, l’étude dont fait état la ministre et qui a coûté 200 000 euros aux ministères de la Santé et de la Sécurité sociale a mobilisé de nombreux acteurs : les directeurs des quatre hôpitaux du pays, des médecins, des membres du personnel soignant, des représentants des maisons médicales de garde, d’autres de la Copas, ainsi que des employés des services de secours (112).

Parmi les principaux constats ressortant de l’étude figure le fait qu’à l’heure actuelle le délai moyen le plus élevé entre l’heure d’admission aux services d’urgences et l’heure de sortie, après prise en charge médicale, est de 3h49, soit en dessous de la durée moyenne de 4 heures constatée dans les services d’urgences à l’étranger. De plus, l’étude révèle que pour 75% des sollicitations, la durée entre l’heure d’admission et l’heure de sortie est de trois heures ou moins. Or « ce taux devrait être augmenté à 80% pour correspondre aux références internationales », a insisté la ministre Lydia Mutsch.

Meilleur «triage» dès l’admission

Face à ce constat, le gouvernement dit prendre le dossier très au sérieux. « Il s’agit du droit fondamental de chaque citoyen d’avoir accès à des soins de qualité, surtout au moment où il en a le plus besoin. Notre but à atteindre dans les deux prochaines années est de faire en sorte que la durée de présence du patient au service d’urgences, entre son admission et sa sortie, ne dépasse pas les deux heures et demie », ont annoncé Lydia Mutsch et le ministre de la Sécurité sociale, Romain Schneider.

Parmi les 32 mesures qui seront mises en place, la ministre a notamment mis en lumière celle qui aspire à « assurer une prise en charge aussi rapide que possible du patient, dès son admission, par un meilleur triage et (par) des instruments pour améliorer les informations au patient, ainsi qu’à ses proches ». L’objectif visé est donc d’atteindre une amélioration des services d’urgences de manière durable. Par ailleurs, les deux ministres ont annoncé le lancement pour 2018 d’une application pour téléphone mobile permettant de localiser rapidement les cabinets médicaux qui sont ouverts dans la proximité immédiate du patient, afin qu’il n’engorge pas les services d’urgences dans le cas d’une pathologie qui ne l’impose point.

Enfin, le ministre Romain Schneider a rappelé les efforts déjà réalisés. Deux millions d’euros ont été ainsi intégrés dans l’enveloppe budgétaire globale des dépenses du secteur hospitalier pour les années 2017 et 2018, permettant d’engager du personnel supplémentaire destiné spécifiquement aux services d’urgence.

« Il s’agit maintenant de continuer dans cette voie joignant les efforts de tous les acteurs impliqués, y compris les partenaires sociaux, représentés au sein de la Caisse nationale de santé, et les autres ministères concernés », a conclu le ministre de la Sécurité sociale.

Claude Damiani