Le temps où les étudiants du Centre universitaire puis de l’université du Luxembourg ne pouvaient suivre que la première année de médecine au pays, avant de partir pour l’étranger, sera bientôt révolu.
S’il ne s’agit que d’un premier pas, car l’Uni ne proposera pas encore un cursus complet, les étudiants en médecine pourront (enfin) effectuer un bachelor complet, de type bac+3, au Luxembourg. Les étudiants en rêvaient depuis des années, le gouvernement l’a fait!
Il appartiendra bientôt au passé, le temps où les étudiants en médecine ne pouvaient suivre que la première année de médecine au Luxembourg, avant de devoir se trouver une université étrangère autorisant «une passerelle» en deuxième année, avec tous les obstacles administratifs relatifs aux équivalences que cela implique. Le Conseil de gouvernement a en effet acté, mercredi, l’extension des études de médecine jusqu’à la 3e année.
De plus, dans un souci de continuité, le gouvernement a prévu que ce nouveau bachelor sera conduit en partenariat avec des universités étrangères, afin d’assurer l’accès au master pour les futurs diplômés. Dans ce sens, «l’université du Luxembourg a des pistes concrètes de partenariat avec l’université de Strasbourg et a pris acte de l’intérêt de l’université de Lorraine», a indiqué le ministre délégué à l’Enseignement supérieur, Marc Hansen. Et ce n’est pas tout : «Nous cherchons d’autres partenariats, du côté de la Belgique et de l’Allemagne», a encore précisé le bras droit du ministre Claude Meisch.
Concrètement, si ce nouveau bachelor en médecine devra être mis en place à la rentrée académique 2020/21 et permettra à 25 étudiants d’entamer une deuxième année au pays, la procédure de recrutement des professeurs sera entamée dès l’année prochaine. Sur le plan du financement, l’État débloquera, à partir de 2020, 7,5 millions d’euros supplémentaires à l’intention de l’Uni, une enveloppe qui s’inscrit dans la dotation pluriannuelle de quatre ans accordée à l’université.
La «Medical School» tombe dans le formol
Ces annonces entrent dans le cadre d’un revirement radical du gouvernement, puisque son projet de «Medical School», censé offrir un cursus complet d’études de médecine, tombe à l’eau, ou plutôt dans le formol. Car qui sait s’il ne sera pas repris par un gouvernement d’une ou plusieurs autres couleurs, en 2018? «Nous avons opté pour une solution à la luxembourgeoise», a imagé Marc Hansen. Comprendre que la mise en place du futur bachelor sera suivie d’une évaluation, en 2023, et que si ce 1er cycle des études médicales devait s’avérer bien établi, le gouvernement s’attachera à développer un master. De plus, Marc Hansen a confirmé que l’Uni continuera à permettre aux lauréats de la première année de poursuivre leur cursus dans les universités avec lesquelles elle entretient un partenariat. Bref, le Luxembourg quittera le club peu enviable des pays européens qui n’offrent à leurs étudiants que la possibilité de suivre la première année de médecine. Il ne restera désormais dans ce club que Malte et le Liechtenstein.
Claude Damiani