Jeudi, le Sommet intermédiaire des exécutifs de la Grande Région (Luxembourg, Lorraine, Rhénanie-Palatinat, Sarre, Wallonie, Communauté germanophone de Belgique) a été dense. De nombreux sujets ont été abordés, dont l’éventualité d’une « zone commune » fiscale aux Terres-Rouges, entre Esch et Audun.
«C’était un Sommet tourné vers l’avenir de la Grande Région et de l’Europe, lance Corinne Cahen (DP), la ministre de la Famille, de l’Intégration et à la Grande Région. Nous avons la volonté de démontrer l’utilité de l’Union européenne pour le quotidien des citoyens. C’est pourquoi nous soutenons et encourageons notamment la mise en place de microprojets transfrontaliers sur le territoire de la Grande Région.»
Dossier envers la jeunesse
Lors de ce Sommet, les membres de la Grande Région ont aussi décidé de porter la candidature de l’université de la Grande Région, qui regroupe six universités, pour devenir une université européenne. Une prise de position commune pour le maintien du budget de la politique agricole commune (PAC) a également été actée. Une charte de la forêt sera présentée lors de la foire agricole d’Ettelbruck, le samedi 29 juin. Dans le domaine de la jeunesse, les membres du Sommet ont salué et accompagneront la mise en œuvre d’un projet pilote «Service volontaire européen stratégique en Grande Région».
Et bien évidemment, la mobilité a également été évoquée. François Bausch (déi gréng) a présenté son projet de MoDu 2.0 (lire notre édition du 30 mai). «C’est un concept transfrontalier et un changement de paradigme, rappelle le ministre du Développement durable et des Infrastructures. Nous faisons des investissements dans les infrastructures à faire au Luxembourg, mais aussi en France, en Belgique et en Allemagne. Mais ce sont quatre acteurs, l’État, les communes, les entreprises et les citoyens qui ont un rôle à jouer dans la mobilité. MoDu 2.0. donne une boîte à outils pour tous ces acteurs. Tous les partenaires de la Grande Région adhèrent à ce projet.»
«Une zone commune» aux Terres Rouges
L’économie a aussi été au cœur des discussions, qui ont eu lieu sur ce sujet avec des représentants de toutes les chambres de commerce de la Grande Région. «L’apprentissage et les travailleurs transfrontaliers ainsi que le numérique ont été abordés», avance Corinne Cahen. Le directeur général de la Chambre de commerce du Luxembourg, Carlo Thelen, complète : «On a aussi parlé des travailleurs détachés, de la formation professionnelle continue. On a également évoqué le volet de la croissance qualitative. Nous avons la volonté de mettre en place une cartographie des entreprises de la Grande Région. L’instauration de zones dédiées de la Grande Région pour que les entreprises luxembourgeoises puissent continuer à se développer sur le territoire a aussi été discutée. Des réponses concrètes vont être faites dans les mois à venir.»
François Bausch poursuit : «Par exemple, il y a une friche (NDLR : les Terres Rouges) à cheval sur le territoire d’Esch-sur-Alzette (30 hectares) et sur le territoire français (NDLR : Audun-le-Tiche, 60 hectares) que nous voulons transformer en zone commune avec un régime fiscal et un régime de santé communs. Le gouvernement luxembourgeois est pour et il faut encore convaincre la France.» Le ministre du Développement durable et des Infrastructures conclut : «La Grande Région est un formidable laboratoire pour le codéveloppement transfrontalier.»
Guillaume Chassaing
Zone fiscale commune??
Attendez-vous à ce que les français demadent d’aligner cette fiscalité sur celle, totalement confiscatoire de la France, le pays des fonctionnaires.