Une voie pour bus et covoiturage dès dimanche sur l’A3

Une étape clé du projet d’élargissement de l’autoroute A3 sera franchie ce 23 mars, avec l’ouverture à la circulation du premier tronçon à 2×3 voies entre Berchem et Gasperich.

En chantier depuis 2022, l’autoroute A3 reliant la capitale à la frontière française subit un vaste réaménagement visant à fluidifier le trafic sur ces 15 kilomètres qui voient chaque jour passer plus de 80 000 véhicules.

Un projet titanesque chiffré à plus de 450 millions d’euros, qui consiste à passer à 2×3 voies de circulation dans les deux sens selon un plan découpé en plusieurs phases qui s’étaleront jusqu’à 2030.

Ce dimanche, la toute première étape sera concrétisée avec l’ouverture d’une troisième voie dédiée exclusivement aux bus et au covoiturage entre l’aire de Berchem et la Croix de Gasperich – environ quatre kilomètres dans le sens Metz-Luxembourg – et même d’une quatrième voie, tout à droite, réservée uniquement aux bus.

4 000 véhicules par heure vers la capitale

Avec cette nouvelle infrastructure, le gouvernement espère décongestionner cette partie stratégique de l’itinéraire emprunté par de nombreux travailleurs aux heures de pointe : en semaine, ce sont pas moins de 4 000 véhicules par heure qui s’agglutinent ici le matin.

«Rendre plus fluide cette route régulièrement embouteillée, on y travaille depuis des années. On souhaite inciter et convaincre les usagers de ne pas rester seuls dans leur voiture ou d’utiliser les bus qui vont être plus rapides grâce à ces voies», a martelé ce matin la ministre de la Mobilité et des travaux publics, Yuriko Backes, lors d’une visite de chantier avec la presse.

Des panneaux et des marquages au sol

Dès le 23 mars à minuit, les nouvelles dispositions seront instaurées, avec une signalétique bien visible, à la fois sur des panneaux, mais aussi avec un marquage spécifique au sol sur les voies concernées.

Concrètement :

• entre l’échangeur de Livange – un peu en amont de l’aire de Berchem – et la bretelle d’accès aux autoroutes A6 et A1, une nouvelle voie a été aménagée tout à gauche pour les bus et les voitures avec au moins deux personnes à bord.
• Seuls ces usagers seront autorisés à rouler sur cette troisième voie. Une règle valable tous les jours peu importe l’heure.
• Et tout à droite, une quatrième voie séparée par une bande blanche sera, quant à elle, réservée aux bus. Sur deux kilomètres à partir de l’aire de Berchem, elle a été spécialement conçue pour les bus se dirigeant vers le Kirchberg : de cette manière, à la fin de la section, ils pourront s’engager directement dans la bretelle vers l’A1.
• Sur l’ensemble de ce tronçon, la vitesse sera limitée à 90 km/h, et même à 70 km/h, du lundi au vendredi entre 6 et 11 heures, dans le but de réguler le trafic aux heures les plus chargées.

Roland Fox des Ponts et Chaussées aux côtés de la ministre Yuriko Backes ce vendredi matin. (Photo : Vincent Lescaut)

Attention aux contrôles

Pour s’assurer que ces mesures soient bien respectées, des contrôles de police seront régulièrement organisés dès dimanche, et sans période de tolérance, a bien précisé la ministre.

Les automobilistes qui ne se plieraient pas aux nouvelles règles ou tenteraient de profiter de la nouvelle voie prioritaire seuls dans leur voiture s’exposent à une amende de 74 euros. Une campagne d’information et de sensibilisation est prévue afin de clarifier les changements.

Des radars anti-fraude 

Par la suite, le gouvernement envisage l’installation de systèmes de contrôle automatisés pour vérifier le nombre de passagers des véhicules en circulation sur la voie prioritaire.

Un dispositif déjà à l’œuvre en France : «Des radars détectent s’il y a bien deux personnes ou plus dans le véhicule, et nous allons intégrer ça dans notre système de contrôle et de sanction automatisé. Les contrevenants recevront des amendes comme pour les radars classiques», précise Roland Fox, directeur de l’Administration des Ponts et Chaussées.

Peut mieux faire sur le covoiturage

Pour connaître précisément la part des usagers qui opteront pour le covoiturage, des opérations de comptage seront menées prochainement. Pour l’instant, les seuls chiffres disponibles datent de 2017 : à l’époque, le taux d’occupation des voitures entrant dans la capitale chaque matin atteignait à peine 1,2 individu en moyenne.

Dans le sens Luxembourg-Metz, même principe, à partir du dimanche 30 mars minuit :

• Une voie réservée aux bus et au covoiturage sera ouverte entre la Croix de Gasperich et l’aire de Berchem sur un peu plus de deux kilomètres, avec un système de «tirette» pour permettre le rabattement des véhicules en fin de section.
• Là aussi, la vitesse sera limitée à 90 km/h, sauf entre 15 et 20 heures du lundi au vendredi, où elle sera réduite à 70 km/h.
• À noter qu’aucune voie exclusivement réservée aux bus n’est prévue dans cette direction.

Et la suite?

Désormais, le chantier va entrer dans de nouvelles phases : avant la fin de l’année, le passage à faune à Zoufftgen sera achevé, tout comme la réhabilitation du viaduc de Livange.

En septembre, les travaux des quatre nouvelles bretelles de cet échangeur pourront débuter. L’A3 sera ensuite élargie entre Livange et la Croix de Bettembourg (croisement avec l’A13), puis de là jusqu’à Dudelange et la frontière.

On voit ici les deux nouvelles voies, sur la droite et sur la gauche, entre Berchem et Gasperich. (Photo : Vincent Lescaut)

Début 2026, la ministre a annoncé qu’un système dynamique sera introduit pour moduler la vitesse de circulation sur l’A3 en fonction du trafic en temps réel.

Manuel dans un premier temps, il sera totalement automatique fin 2030, au moment de la mise en service complète de l’élargissement à 2×3 voies entre la frontière française et Luxembourg.

Pas avant 2035 en France

Enfin, côté français, où l’A31 doit, elle aussi, passer à 2×3 voies entre Thionville et le Grand-Duché avec une voie dédiée aux bus et au covoiturage, les tracés ont été validés il y a un an pour une mise en œuvre qui devrait s’échelonner entre 2027 à 2035, d’après les autorités.