Le Statec a présenté ce mercredi 25 juin les perspectives économiques du Grand-Duché pour cette année et la prochaine. Entre guerres militaires et commerciales, difficile de se réjouir.
Au Luxembourg, le redressement économique amorcé fin 2024 montre déjà des signes de fébrilité en 2025. C’est ce qui ressort de la note de conjoncture, présentée ce mercredi matin par le Statec.
Après un rebond marqué du PIB au quatrième trimestre l’année dernière, l’économie luxembourgeoise s’est à nouveau contractée au premier trimestre 2025, principalement en raison d’une rechute du secteur financier. Ce dernier, pilier de l’économie locale, continue à faire preuve d’une grande volatilité.
L’industrie et la construction affichent quelques signes positifs, mais l’amélioration reste très modeste. Le niveau d’activité dans ces secteurs demeure en deçà des niveaux d’avant la crise énergétique et bien inférieur à celui enregistré après la pandémie. De même, la confiance des entreprises de services non financiers, en hausse depuis la mi-2024, marque le pas au début de 2025.
Dans ce contexte, et en tenant compte de la dégradation de l’environnement économique international, la croissance du PIB luxembourgeois a été revue à la baisse. Le Statec anticipe une progression de seulement 1 % en 2025, suivie de 2 % en 2026. Cette trajectoire dépend en grande partie d’une amélioration progressive des activités marchandes, qui reste incertaine en cas d’instabilité accrue des marchés financiers.
Inflation maîtrisée, salaires sous contrôle
Après une légère hausse en début d’année, l’inflation reste contenue au Luxembourg. Cette remontée s’explique par des facteurs ponctuels comme la levée partielle des boucliers tarifaires sur l’énergie et l’activation d’une tranche indiciaire en mai. Globalement, les pressions sur les prix demeurent stables, à l’image de la tendance observée dans la zone euro. Le Luxembourg se distingue même par une inflation relativement modérée dans les secteurs des services et de l’alimentation.
À moyen terme, l’inflation ne devrait pas excéder les 2 %, tant en 2025 qu’en 2026. La stabilité des prix est renforcée par des perspectives de croissance modérées et l’absence de pressions inflationnistes majeures. Une prochaine indexation des salaires est envisagée au troisième trimestre 2026.
Côté salaires, la hausse des coûts a ralenti fin 2024 et début 2025, en raison notamment de l’espacement des tranches d’indexation et de la baisse temporaire des cotisations patronales. Ces dernières seront rétablies en 2025, ce qui soutiendra une progression des coûts salariaux estimée à +3,3 % en 2025, puis à +2,3 % en 2026.
Un marché de l’emploi en attente de reprise
Le marché du travail demeure peu dynamique, en dehors de certaines exceptions au sein de la zone euro, comme l’Espagne. Au Luxembourg, la croissance de l’emploi ralentit depuis 2022 et atteint un niveau historiquement faible début 2025, en particulier dans les secteurs marchands. Le taux de chômage poursuit sa hausse (à 6 %), quoique moins rapidement qu’à la fin de 2024, grâce notamment à une stabilisation dans la construction.
Des signaux précurseurs laissent espérer une amélioration en 2026. Le Statec prévoit ainsi une reprise modérée de l’emploi, accompagnée d’une baisse progressive du chômage.
Un retour au déficit attendu à l’horizon 2026
Sur le plan budgétaire, le Luxembourg a enregistré un excédent public de 1 % du PIB en 2024, fruit d’une forte hausse des recettes (+10 %) tirée notamment par la fiscalité des entreprises et l’augmentation de la TVA, tandis que les dépenses ont fortement ralenti (+6 %).
Cet équilibre favorable ne devrait pas perdurer. En 2025, les comptes publics reviendraient à l’équilibre, avant de basculer vers un déficit de -0,9 % du PIB en 2026. Le ralentissement des recettes, accentué par des allégements fiscaux en faveur des ménages et une moindre dynamique des impôts sur les sociétés, pèsera sur les finances publiques.