La question du programme nucléaire iranien est un véritable serpent de mer de l’actualité internationale, depuis maintenant plus de dix ans. Les négociations (lire en page 9) entre le régime de Téhéran et les pays dits du « P5+1 » (États-Unis, Grande-Bretagne, Russie, Chine, France et Allemagne) ont pour but d’empêcher le régime des ayatollahs de se doter de la bombe atomique sous couvert d’un programme nucléaire civil. Il convient donc de revenir sur le point de vue des différents acteurs.
En premier lieu Israël, qui ne prend pas part aux négociations. Benjamin Netanyahu ne cesse de mettre en garde contre un accord. Si l’on peut critiquer le Premier ministre israélien sur d’autres dossiers, son intransigeance sur la question nucléaire iranienne apparaît compréhensible. En effet, la République islamique s’affiche clairement comme un ennemi de l’État hébreu. Il suffit de se remémorer les diatribes incessantes de l’ancien président Mahmoud Ahmadinejad (2005-2013) contre «le régime sioniste». Il s’agit donc là d’une question de sécurité nationale.
Du point de vue des Occidentaux, qui soutiennent l’Arabie saoudite sunnite, il s’agit de contrer l’influence grandissante de l’Iran chiite au Moyen-Orient. Un accord représenterait également une victoire politique majeure pour Barack Obama.
Enfin, du côté des dirigeants iraniens, qui ne cessent de répéter que leur programme nucléaire est uniquement à vocation civile – ce que les Occidentaux ne croient pas une seconde – la question peut être envisagée d’un point de vue patriotique. En quoi un petit groupe de pays – tous des puissances nucléaires hormis l’Allemagne – s’arrogerait-il le droit de décider qui a le droit, ou non, de posséder l’arme atomique. Surtout quand l’un de ces pays (les États-Unis) est le seul de l’Histoire à y avoir eu recours par deux fois.
Mais tous ces points de vue divergents ne doivent pas faire oublier une chose, oh, juste un simple détail : plus le nombre de pays possédant la bombe atomique augmente, plus les chances qu’elle soit à nouveau utilisée progressent.
Nicolas Klein (nklein@lequotidien.lu)