Les bouchons de bouteille ont sauté mercredi, sur les bords de la Moselle à Ehnen. De nombreux personnages officiels et politiques étaient réunis sous un beau soleil devant le musée du Vin à Ehnen pour procéder à la pose de la première pierre du futur Centre mosellan.
Un centre très attendu, car considéré comme «une porte d’entrée sur la Moselle», selon Francine Closener, la secrétaire d’État à l’Économie, une région qui aurait du mal à retenir les touristes malgré les charmes naturels et culturels qu’elle a à offrir. Ce futur centre est porteur d’espoir pour toute une région et aura pour vocation de rassembler.
«C’est un grand pas pour l’œnotourisme de la Moselle, indique Léon Gloden, le président de l’entente touristique de la région. Le centre va lui conférer une nouvelle dimension.» Il n’est pas le seul à se réjouir. «Les vignerons représentent le Luxembourg à l’étranger. C’est ce qu’on appelle du nation branding», lance Francine Closener.
Histoire et savoir-faire
On l’aura compris, la construction de ce centre est vécue comme une réelle opportunité pour la région. Il réunira l’histoire, le patrimoine culturel et artisanal de la région, un savoir-faire et «son avenir», ajoute Francine Closener. Le Centre mosellan devra être un site incontournable de la Grande Région et une référence viticole et œnologique nationale et internationale. Outre les touristes, il pourra également accueillir des séminaires ou des conférences et a été conçu pour être un endroit vivant basé sur l’interactivité et l’innovation. La nouvelle structure, dont le début des travaux était annoncé en mars de cette année, sera divisée en deux espaces : une structure d’accueil avec un espace d’accueil couvert, un accueil touristique, une vinothèque, une salle de banquet et un bistro, ainsi qu’un espace d’exposition et de conférence qui comprendra le musée du Vin, des expositions, des ateliers pédagogiques, une salle polyvalente et une salle de conférences.
«Un investissement pour l’avenir»
Le projet consiste en grande partie en la rénovation de trois maisons mitoyennes construites entre le XVIe et le XIXe siècle : la maison Wellenstein, qui abrite déjà le musée du Vin, la maison Schengen datant de 1535 et la maison Kelterhaus. Toutes les trois bénéficient du statut de monument protégé, d’où l’importance de respecter leur architecture. Ce que feront le bureau d’architectes Valentiny hvp architects de Remerschen et l’architecte d’intérieur Nathalie Jacoby de NJOY, Luxembourg qui s’occupera du concept muséographique. Un bâtiment moderne sortira de terre à côté de la maison Schengen.
L’ensemble des travaux devrait être terminé en 2021, a annoncé Carole Dieschbourg qui remplaçait le ministre du Développement durable et des Infrastructures, François Bausch, hier. Elle a souligné deux points : «Le Centre mosellan combinera l’ancien et le nouveau jusque dans sa structure et l’identité de la région sera conservée dans l’aspect du bâtiment.»
L’ensemble du projet est chiffré à 7 millions d’euros, dont 4,5 millions sont consacrés à la rénovation et à la construction. L’entente touristique préfinancera les 2,5 millions d’euros que coûtera la réalisation du concept muséographique. Pour Pierre Gramegna, le ministre des Finances, «le Centre mosellan est un investissement pour l’identité et l’avenir d’un Luxembourg qui regarde au-delà de ses frontières».
Sophie Kieffer
Bistrot et vinothèque en prime
La nouvelle construction comprendra un espace d’accueil, un bistrot et une vinothèque. Elle sera composée d’une structure à ossature en bois ancrée sur une dalle massive en béton armé et recouverte d’un revêtement en cuivre. À l’intérieur, la charpente restera visible et formera avec les revêtements en bois un espace noble et chaleureux pour la vinothèque et le bistrot.
Deux grandes baies vitrées donneront une vue sur la Moselle ainsi que sur la cour intérieure. Le bistrot, d’une capacité de 50 personnes, sera alimenté par une nouvelle cuisine aménagée dans les bâtiments annexes à l’arrière du site.