ÉLIMINATOIRES DU MONDIAL-2026 Nouveau sélectionneur, public à reconquérir, joueurs majeurs absents devant… cette campagne qui débute est un grand mystère.
Au moment où Jeff Strasser lançait sa première conférence de presse de sélectionneur, hier, à 24 heures d’une rencontre internationale, Brian Madjo était sur le terrain avec les U17 anglais contre le Venezuela et Gerson Rodrigues publiait une story sur Ronaldinho depuis la Thaïlande.
Il n’a pas du tout été question des deux joueurs pendant la demi-heure qu’a duré l’exercice, mais le technicien, interrogé sur tout autre chose, sur le soutien attendu d’un public très versatile en juin à cause des problèmes extrasportifs qui ont secoué la fédération, a semblé jeter tous les bébés avec l’eau du bain et faire place nette, façon grand nettoyage après la tempête : «L’important dans la vie, c’est de regarder vers l’avenir, pas dans le passé.»
Pourtant, on ne peut pas ne pas regarder ce passé-là. Strictement impossible, ce serait éluder absolument tout ce qui risque de déstabiliser ce groupe ces prochains mois, notamment une éventuelle profondeur de banc, autant qu’une large redéfinition de ses nouvelles références tactiques.
Pour la BBC, c’est trop tôt
Parce qu’une fois qu’on a dit que les Rout Léiwen ont hérité d’un groupe ultracompliqué avec l’Irlande du Nord, la Slovaquie et l’Allemagne, on a déjà presque tout dit. C’est justement à ce moment-là qu’il faut préciser, en regardant dans le rétroviseur, tout un tas de détails qui interrogent sur leur capacité à être performants dès ce soir, contre une équipe jeune et dont le principal souci sera d’être fidèle aux standards british, c’est-à-dire l’intensité et l’amour inconditionnel du «rentrer dans le lard de l’adversaire».
En disant qu’aborder l’Irlande du Nord sans celui qui aurait dû être la future star offensive du pays (Madjo), sans celui qui aurait dû être bien plus tard l’ex-star offensive du pays (Gerson), sans son patron du milieu de terrain (C. Martins, lire ci-dessous), avec un nouveau sélectionneur qui a eu deux semaines pour construire sa liste et trois jours pour mettre son équipe en place, le Luxembourg s’est rendu la tâche encore plus compliquée. Elle l’était déjà. Elle l’est un peu plus.
Mesurez ce qui attend Laurent Jans et ses coéquipiers, balayés à Belfast en 2024, miraculés dans le match retour de Nations League qui les avait vus revenir à 2-2 en fin de match après avoir été inexistants une bonne partie de la rencontre et menés de deux buts : dans un article tout récent, la BBC laissait entendre que cette campagne arrive «peut-être un cycle trop tôt pour cette génération» nord-irlandaise.
Si le principal média du Royaume-Uni a raison, alors c’est à la fois positif et négatif pour les Rout Léiwen. Cela veut dire que l’adversaire de ce soir a les moyens d’avoir de grosses ambitions, mais… potentiellement un peu plus tard.
Laurent Jans, qui est un capitaine prudent, préfère garder le sentiment qui l’a suivi de la dernière campagne de Nations League : «On l’a vu, qu’ils étaient au-dessus. Ils ont une qualité énorme. C’est comme la Slovaquie, qui nous visite dimanche et qu’on a bien vue à l’Euro : ils se font sortir en prolongations par l’Angleterre (NDLR : 2-1 ap).»
«On ne sera pas favoris contre qui que ce soit» dans ce groupe, a tranché Jeff Strasser. L’Irlande du Nord non plus. Mais un peu plus quand même.
Ce soir
20 h 45 : Slovaquie – Allemagne
Luxembourg – Irlande du Nord