Ils pensaient pouvoir obtenir une maison à Neudorf pour une bouchée de pain. Deux amis ont été condamnés jeudi pour abus de faiblesse.
José et Tonino écopent tous deux d’une peine de 30 mois de prison assortis du sursis intégral ainsi que d’une amende de 5 000 euros. Au civil, ils devront s’acquitter solidairement de la somme de 1 500 euros à leur victime.
Les deux amis pensaient pouvoir faire l’affaire du siècle. Un homme âgé avait proposé à José de lui vendre sa maison de Neudorf pour 200 000 euros avant de changer d’avis. Un début de démence a été décelé chez le vendeur et les deux prévenus auraient dû s’en rendre compte avant de se rendre coupable d’abus de faiblesse.
Face à la 7e chambre correctionnelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg en décembre dernier, les deux hommes s’étaient défendus avec véhémence d’avoir agi avec l’intention d’arnaquer le propriétaire de la maison. Ils lui auraient même proposé un meilleur prix pour son bien. Mais l’insistance à vouloir saisir l’offre, notamment en s’obstinant à vouloir faire exécuter l’acte de vente du bien auprès d’un notaire après le refus d’un premier, a apparemment joué en leur défaveur. La maison n’est aujourd’hui toujours pas vendue.
«Pour moi, tout était fini»
Un compromis de vente avait été signé avec une pénalité de 30 % en cas de retrait et une avance de 50 000 euros a été versée à Heinrich. Quelques jours plus tard, le propriétaire fait marche arrière et rend l’avance. «Pour moi, tout était fini», a indiqué José, surpris de découvrir la police à sa porte ainsi que le chef d’accusation. «Nous n’avons jamais forcé Heinrich à vendre.»
Une sommation de passer acte est pourtant intervenue dans les jours qui ont suivi la signature du compromis et l’affaire est toujours pendante au civil pour rompre le compromis de vente ou le faire exécuter. Mis bout à bout, ces différents éléments peuvent laisser entrevoir un certain acharnement de la part de Toni et de José et donc un abus de faiblesse.
Le premier substitut du procureur avait accusé les deux amis d’avoir voulu «plumer» le retraité en commettant un «vol patrimonial». Le vieil homme aurait été contraint de porter plainte, voyant que la partie adverse ne voulait rien lâcher. Le magistrat avait requis une peine de 3 ans de prison à leur encontre et s’était opposé à un sursis intégral.
La notaire Karine Reuter était également impliquée dans l’affaire. Il lui est reproché de ne pas avoir effectué de déclaration de soupçon à la cellule de renseignement financier après que le dossier lui a été confié ainsi que d’avoir réalisé la sommation. Elle a été condamnée à une amende de 20 000 euros.