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Une fête de la Nature pour se mettre au vert


Les animaux de la ferme pédagogique n’ont pas manqué d’attirer les familles.

La nature était en fête ce week-end à Kockelscheuer. Les familles ont profité du lieu et des activités, tout en se sensibilisant à l’écologie.

C’est une tradition qui perdure depuis 1978. La fête de la Nature s’est tenue ce week-end à Kockelscheuer. La journée familiale du rendez-vous, dimanche, a attiré les visiteurs… Et ce, malgré la pluie ! Une petite foule a bravé les gouttes et a déambulé dans le jardin de la Maison de la nature, organisatrice de l’évènement depuis ces nombreuses années.

Comme chaque édition, la fête accueille de nombreux stands de marchands et associations. Il y en avait 40 cette année. Et nouveauté cette fois-ci : elle s’allie avec la fête de la Musique pour ponctuer le week-end de différents concerts.

Aux premiers coups d’œil, la fête de la Nature a des airs de fête des enfants. Tout ici semble être fait pour eux. Derrière les premiers stands, les animaux sont l’attraction première des familles. Moutons, ânes et poules ont belle allure.

Les enfants sont nombreux à partir à leur rencontre, grand sourire sur les visages. Là, au milieu des enclos, le petit Nik se fait timide. Il est assis sur un banc avec ses grands-parents. «Nous sommes venus de Clemency pour faire plaisir au petit», dit Sylvie, sa grand-mère. Son petit-fils la presse de lui donner un quartier de pomme. «Mais pour le moment, il préfère manger que de faire des activités !» rigole-t-elle.

À quelques pas de là, c’est un autre style d’activité qui fait la part belle aux familles. Une zone du jardin est aménagée pour accueillir différents jeux. Blocs de bois à empiler, diabolos et autres joyeusetés appellent les visiteurs à venir s’amuser. «C’est toujours chouette pour les enfants», dit Peggy. Juste à côté d’elle, ses deux filles grimpent sur un jeu. «Elles s’amusent bien!»

Des jeux étaient mis en place pour occuper les enfants (et leurs parents).

Sensibiliser à l’écologie

Mais derrière l’aspect très ludique et familial de la fête de la Nature se cache une volonté de sensibiliser les visiteurs à l’écologie. Sous l’une des tentes, la Maison de la nature se montre disponible pour répondre aux questions liées à l’environnement.

Lieke, du service de conseil de la maison, discute avec un visiteur. Elle lui montre différentes fleurs pour lui expliquer le rôle du jardin dans la pollinisation. «Avoir un joli jardin, c’est une chose, mais il ne faut pas oublier les insectes.»

Ainsi, on apprend que les roses ou géraniums, généralement prisées pour leur caractère décoratif, ne contiennent que peu de pollen. Pour améliorer l’environnement avec de «petits gestes», cela peut commencer par mélanger plusieurs fleurs pour fournir de la nourriture aux insectes, et de manière plus étendue, aux animaux qui se nourrissent de ces insectes.

Derrière le stand, un champ prend une large étendue de terrain. «C’est notre projet 2 000 m²», annonce Lieke. 2 000 m², soit la surface arable moyenne pour nourrir un humain. Coïncidence : c’est la surface agricole disponible par habitant au Grand-Duché.

«Nous voulons montrer qu’il faut réduire sa consommation de viande, et consommer de saison et de région, pour économiser énormément de carbone.» Le projet repose sur trois piliers : «social», car au Luxembourg les habitants consomment 4 000 m² de nourriture, ce qui enlève de la nourriture à d’autres ailleurs, «sanitaire», car les Luxembourgeois consomment beaucoup et mal, et enfin «écologique», car l’ASBL natur&ëmwelt montre qu’il est possible de produire et de consommer durablement en changeant d’habitudes.

Pour sensibiliser à cela, la Maison de la nature a mis en place un escape room au sein du champ. Le but est de répondre à diverses questions sur les légumes et leur saisonnalité, et à des quiz reposant sur les odeurs.

À la clé, un sachet de popcorn. «Hier (samedi), une maman et sa fille ont passé trois quarts d’heure à tenter de résoudre l’escape room», se réjouit Lieke. Hier, la pluie a fait fuir même les plus téméraires. Mais Lieke garde le sourire : «Pour le temps qu’il fait, c’est un succès!»

La fête a lieu dans les jardins de la Maison de la nature. De quoi montrer le rôle crucial des plantes.

La responsabilité du Luxembourg

Natur&ëmwelt n’est pas la seule organisation à être présente pour sensibiliser à l’écologie. La fête de la Nature accueille aussi des partenaires. Juste à côté de la tente de Lieke, celle de Greenpeace est de la partie.

Les bénévoles présents, tout de vert vêtus, accueillent les visiteurs pour discuter. Ken est là, à braver la pluie. Il est bénévole à Greenpeace depuis mars. «La fête de la Nature me donne l’impression d’être membre d’une grande communauté !»

«Cette année, nous mettons en avant notre projet « Defund Nature Destruction Now », qui demande une action gouvernementale pour protéger et restaurer la nature et arrêter de financer sa destruction», explique Florence Ménage, chargée de la mobilisation chez Greenpeace.

L’organisation mondiale lutte en effet contre les sociétés financières qui soutiennent des entreprises qui déforestent. Parmi ces dernières, JBS, le plus gros distributeur de viande au monde, implanté aujourd’hui au Luxembourg. «Nous voulons faire comprendre aux visiteurs que le Luxembourg a une responsabilité là-dedans.»

Pour ce faire, les bénévoles ont mis en place un jeu de chamboule-tout : «Il faut dégommer les entreprises liées à la déforestation», sourit Florence. Ils demandent en outre aux gens de signer un manifeste mondial et global, et prennent le temps de discuter avec les visiteurs.

Comme avec Claudine, qui débarque au stand vélo au bout des bras. Elle est une convaincue. Au quotidien, elle fait déjà attention à son impact environnemental. «La fête me permet de découvrir des informations et pratiques que je ne connaissais pas encore», explique-t-elle.

«C’est un stand d’information, il s’agit plus d’une activité pour les bénévoles que pour les activistes.» Ces derniers, eux, sont affichés sur le mur de photos retraçant les actions de l’organisation au Grand-Duché.

Une manière de marquer les 40 ans de Greenpeace Luxembourg. Et malgré la pluie, la joyeuse équipe ne se décourage pas de sensibiliser toujours plus de monde. «Hier, nous avons vu une centaine de personnes… Aujourd’hui moins, à cause de la pluie, mais ça fait partie de la nature !»