Alors que la victime de l’attaque au couteau perpétrée jeudi 20 février à Hayange est toujours entre la vie et la mort, les circonstances du drame s’éclaircissent peu à peu. La jeune femme de 27 ans et son agresseur ont eu une relation en 2024. Ce dernier aurait cherché à se venger. Toujours en fuite, il est activement recherché.

La jeune femme de 27 ans victime de plusieurs coups de couteau au visage à Hayange est toujours entre la vie et la mort ce vendredi 21 février. De nationalité roumaine, cette dernière a été sauvagement attaquée en pleine rue , jeudi en fin d’après-midi, devant le supermarché Match du centre-ville. Un homme qui a voulu la défendre a été plus légèrement blessé.

Jeudi soir, une enquête pour tentative d’assassinat a été ouverte et confiée à la police de Thionville.

Un ressortissant roumain connu de la justice

L’agresseur, toujours en fuite, est activement recherché. Il s’agit d’un homme de 39 ans de nationalité roumaine prénommé Iordan, bien connu de la justice. Condamné à huit reprises ces dix dernières années pour des faits de vols aggravés et d’infractions routières, il a été incarcéré dix-huit mois en 2016 et 2017.

L’enquête, qui débute tout juste, lève le voile sur les circonstances dans lesquelles s’est noué le drame. L’agresseur et sa victime, également roumaine, se connaissaient. Ils ont eu une liaison en 2024, alors que le conjoint de la jeune femme était en prison.

Le parquet de Thionville détaille leurs rapports houleux et conflictuels depuis la sortie de prison de ce dernier, en septembre 2024. La jeune femme avait alors déposé plainte pour menaces et violences commises par Iordan. Faute de preuves et d’examen clinique, refusé par la plaignante, le dossier avait été classé sans suite.

En novembre, les deux ex-amants se sont retrouvés à la barre. Quelques jours plus tôt, l’agresseur avait été attiré dans un guet-apens au domicile de la jeune femme. Là, il avait reçu neuf coups de couteau, dont trois dans le dos, par le conjoint tout juste sorti de prison.

Aucune demande de protection

Des peines d’un à deux ans d’emprisonnement ferme avaient été prononcées à l’encontre du couple, avec interdiction d’entrer en contact avec Iordan pendant cinq ans. Peine non appliquée puisqu’en janvier, la jeune femme avait été violentée et frappée par son ex-amant. Recherché par la police, ce dernier est resté introuvable et n’avait laissé aucune trace jusqu’à ce jeudi, où il est passé à l’acte.

La victime n’avait fait aucune demande de protection particulière.

À Hayange, ce drame ravive de douloureux souvenirs. Depuis le 20 février, les réactions politiques s’enchaînent. Jeudi soir, le maire RN, Fabien Engelmann, a regretté dans un communiqué « un drame évitable », en expliquant que l’agresseur faisait l’objet d’une OQTF (obligation de quitter le territoire français). Conseillers municipaux d’opposition, Gilles Wobedo et Nathalie Ambrosin-Chini ont, de leur côté, appelé à « la dignité », contre « toute forme de récupération ».