Accueil | A la Une | Une étoile au Michelin pour l’Eden Rose : « On a des frissons quand on parle »

Une étoile au Michelin pour l’Eden Rose : « On a des frissons quand on parle »


Le duo, formé pendant la pandémie, en 2021, a de quoi se réjouir. (photo Facebook Pavillon Eden Rose).

À peine âgés de 26 et 27 ans, les deux chefs de l’Eden Rose à Kayl ont décroché, lundi, leur première étoile au Guide Michelin. « Un rêve qui se réalise », nous confie Caroline Esch, cheffe et propriétaire de ce petit restaurant d’une vingtaine de couverts, dans un lieu magnifique.

À ceux qui, avant, lui demandaient si elle comptait un jour décrocher une étoile au Guide Michelin, la cheffe de l’Eden Rose Caroline Esch répondait « on verra bien, elle viendra quand elle viendra ». Et depuis que la nouvelle est tombée lundi, récompensant la cuisine qu’elle propose avec son compagnon Valerian Prade, elle ne « réalise toujours pas. On a des frissons quand on parle ».

Rentrée à 2 h dans la nuit de lundi à mardi au Luxembourg après avoir été honorée à la cérémonie des étoiles du Guide Michelin Belux 2023 à Mons, la jeune cheffe de 26 ans a peu dormi, tant l’excitation était grande. Le duo de chefs avait déjà été remarqué par le Gault&Millau, mais l’enthousiasme engendré par l’étoile est incomparable.

Depuis ce matin, Caroline Esch est assise devant son ordinateur et lit les plus de 250 messages et demandes de réservations qu’elle a reçus, « la tête dans le guidon », avoue-t-elle dans un sourire. Elle met un point d’honneur à répondre personnellement à chacun des messages. C’est ce perfectionnisme et ce sens du détail qui expliquent en partie cette première étoile obtenue seulement quatre ans après avoir ouvert son restaurant.

« Je suis une challengeuse, reconnaît-elle, je me mets la pression. » Une pression qu’elle sait gérer, ayant fait ses classes, d’abord à l’École d’hôtellerie et de tourisme de Diekirch, et à l’Institut Paul Bocuse, puis dans des restaurants étoilés. Et ce, alors même que la situation post-covid est compliquée : « À un moment, on n’arrivait pas à recruter de serveurs, on a alors demandé à notre équipe si certains d’entre eux étaient d’accord pour faire le service. »

Cette étoile va-t-elle modifier sa pratique ? « Peut-être que maintenant, on va chercher encore plus le détail, mais le Guide Michelin ne nous demande pas de changer, il a apprécié notre cuisine telle quelle. » Une cuisine sans gluten à laquelle « on a apporté beaucoup d’amour, une passion commune, une atmosphère, une identité, une histoire… ».

En attendant de recevoir la plaque à apposer dans son restaurant, la cheffe espère que cette distinction aura un impact concret : « Le restaurant fonctionnait déjà bien les week-ends, on était complet sur trois semaines, mais c’était encore un peu creux la semaine. » Cette première étoile devrait guider les clients à l’Eden Rose, chaque jour désormais.