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Une «arnaque au président» au coeur de l’affaire Caritas


(Photo archives Editpress/Fabrizio Pizzolante)

D’après l’enquête sur le détournement de 60 millions d’euros dont a été victime la Fondation Caritas, c’est visiblement par une arnaque de type «fraude au président» que les fonds de l’association ont pu être détournés. Celle-ci consiste à piéger un collaborateur en se faisant passer pour l’un de ses supérieurs afin de lui faire payer une fausse facture.

Le vendredi 19 juillet, la Fondation Caritas portait plainte après un détournement de 60 millions d’euros. Le directeur général de l’association, Marc Crochet, avait en effet découvert des «irrégularités ayant entraîné d’importantes pertes financières au groupe lié à la Fondation.» L’affaire a fait scandale au Grand-Duché, écorchant l’image de Caritas, notamment auprès du gouvernement, obligeant l’association à mettre en place un comité de crise afin de gérer au mieux ce scandale.

En parallèle, le parquet a ouvert une enquête permettant l’arrestation d’un premier suspect. Au cours de l’instruction, il est apparu que ce détournement de fonds serait le fruit d’une «arnaque/fraude au président». Celle-ci «consiste à piéger un collaborateur habilité à effectuer les paiements d’une structure, le but étant qu’il paie une fausse facture ou réalise un transfert d’argent non autorisé», rappelle le parquet dans un communiqué publié ce mardi 6 août.

Une personne se fait alors passer, par téléphone ou courriel, pour un supérieur et réclame un paiement international urgent. Généralement, la somme doit être versée vers des comptes bancaires d’établissements situés dans d’autres pays, mais en tout cas vers des comptes gérés par l’arnaqueur.

Fort de ces premiers éléments, le parquet continue son enquête pour tirer au clair cette affaire qui pose encore de nombreuses questions, notamment sur le sort des salariés de la fondation.

Dans la matinée, Caritas a réagi en annonçant que son comité de crise avait décidé, en accord avec les conseils d’administration, la création de deux nouvelles entités. La première reprendra les activités nationales de la fondation, la seconde ses activités internationales. «L’objectif de ces entités est la reprise dès septembre des activités et des salariés dans des structures qui pourront bénéficier de la confiance des donateurs et du grand public», affirme Caritas.

Le président du comité de crise, Christian Billon, est actuellement en discussion le Premier ministre, Luc Frieden, sur la poursuite des activités. L’objectif est de redonner rapidement de la stabilité aux salariés et aux bénéficiaires de l’association. Celle-ci assure que les salaires du mois d’août seront bel et bien versés.