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Une année difficile pour Cargolux


(Illustration : Archives LQ)

Cargolux a divisé son bénéfice net par neuf en 2016. Il s’établit à 5,5 millions de dollars. Mais la compagnie se réjouit d’une activité économique en hausse.

Le spécialiste luxembourgeois du fret aérien, Cargolux, a connu une année 2016 assez ambiguë avec «seulement» 5,5 millions de dollars de bénéfice net, bien loin de l’année record de 2015 où la société avait multiplié son bénéfice net par 16 pour afficher un chiffre de 49,5 millions de dollars (après impôts). Richard Forson, le président et directeur général de Cargolux depuis le départ de Dirk Reich pour raison familiale l’été dernier, a expliqué hier lors d’une conférence de presse les raisons de la contre-performance de la compagnie de fret aérien malgré des indicateurs économiques en hausse.

«L’année dernière a été une année difficile, marquée par des marchés très volatils, des rendements inquiétants, une concurrence féroce et d’importantes surcapacités, notamment à cause du développement de l’e-commerce», a souligné Richard Forson. Si le bénéfice net est en recul de 89 %, soit 5,5 millions de dollars en 2016 contre 49,5 millions de dollars en 2015, il n’y a pourtant pas de raison de s’alarmer selon la direction de Cargolux.

«Si nous regardons les derniers mois de l’année 2016, nous avons rattrapé le retard accumulé sur les mois précédents, ce qui est de bon augure. Un autre signe rassurant, c’est le fait d’avoir réussi à acquérir un nouvel avion un an plus tôt», a justifié Maxim Strauss, directeur financier de Cargolux et vice-président de la société depuis le départ de Dirk Reich. «Il faut comprendre que, malgré la concurrence rude et une année difficile en termes de prix, nous avons réussi à faire des bénéfices, et ce grâce à nos équipes qui ont réussi à faire voler nos avions plus souvent et avec plus de marchandises», s’est également justifié Richard Forson.

Le fret en hausse

À sa décharge, il est vrai que ce résultat net de 5,5 millions de dollars représente presque le double du bénéfice net de 2014 (2,854 millions en 2014). Si on se penche sur les autres indicateurs économiques de la société, on peut effectivement constater qu’ils sont bons. Le tonnage de marchandises transporté a augmenté de 8,4 % en 2016 par rapport à 2015, avec 964 131 tonnes expédiées. Cette belle performance en termes de tonnage s’explique entre autres par le renforcement de la ligne commerciale vers Zhengzhou en Chine, passé de 66 000 tonnes en 2015 à 105 000 tonnes en 2016. Quant à lui, le nombre d’heures d’utilisation d’un avion par jour a lui aussi connu une hausse, passant de 13 h 54 min par jour en 2015 à 14 h 35 min en 2016.

Le nouveau siège livré fin 2019

Au niveau mondial, Cargolux se place désormais à la sixième position, juste derrière Air France. La compagnie luxembourgeoise détient d’ailleurs la meilleure progression dans le secteur du fret aérien avec une progression de 10 % sur un an, alors qu’Emirates, en tête du classement des performances des compagnies cargo, n’a progressé que de 0,9 % en 2016. Seule la compagnie Qatar Airways fait mieux avec 21,9 %.

Le futur siège de Cargolux communiquera avec le centre de maintenance situé au Findel.

Le futur siège de Cargolux communiquera avec le centre de maintenance situé au Findel.

Peu bavard sur le futur siège de Cargolux, Maxim Strauss a juste confirmé que le bâtiment sera la propriété de lux-Airport et sera situé à côté du centre de maintenance sur un terrain mis à la disposition de la compagnie par l’État par arrêté ministériel en date du 27 mars dernier. Le futur siège devrait sortir de terre fin 2019, selon la direction de Cargolux. «Nous serons effectivement locataires dans notre futur siège, comme nous le sommes actuellement dans notre siège actuel. C’est également lux-Airport qui est en charge de la construction du bâtiment, mais nous collaborons activement à ce dossier», a commenté Maxim Strauss.

Jeremy Zabatta