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Une année 2024 trop chaude et trop pluvieuse


Le cumul annuel de pluie tombée sur le pays se chiffre à plus de 1 000 l/m2. Ce qui se rapproche des 1 202,1 l/m2 de 1988, l’année la plus humide. (photo archives LQ/Julien Garroy)

Le Luxembourg subit les conséquences du changement climatique. L’année écoulée figure parmi les plus chaudes jamais enregistrées, en dépit d’un ensoleillement très limité.

Il y a un an, le Luxembourg faisait face à un épisode de crues assez important. Le 3 janvier, une alerte rouge avait même été déclenchée. Autre fait marquant : les graves orages estivaux, entraînant des pluies torrentielles et des rafales très fortes. Le bilan : 24,5 millions d’euros de sinistres selon les assureurs.

À l’heure de faire les comptes, l’année 2024 s’est avérée non seulement trop pluvieuse, mais aussi trop chaude et très peu ensoleillée. Ce jeudi, MeteoLux a dévoilé des chiffres détaillés. Première conclusion : malgré une température supérieure de 0,7 °C à la moyenne annuelle à long terme (1991-2020), le Grand-Duché n’a pas connu un record absolu en termes de réchauffement.

Par contre, la température annuelle moyenne de 10,5 °C fait que l’année 2024 se situe au 8e rang des années les plus chaudes jamais observées dans l’histoire de la station météorologique de l’aéroport de Luxembourg-Findel depuis 1947. Le record absolu date de 2020 (11,3 °C). L’année 2023, en 4e position (10,9 °C), est précédée des années 2018 (11,1 °C) et 2022 (11,2 °C).

Un mois de février record

Seul record pour 2024 : février a été le mois de février le plus chaud jamais enregistré au Findel (6,2 °C, contre 5,9 °C en 1990, au second rang). L’hiver 2023/2024 s’est, en effet, avéré «très doux» avec une température moyenne saisonnière de 4,1 °C, soit 2,2 °C de plus que la normale saisonnière 1991-2020. «Il s’agit du 3e hiver le plus chaud jamais observé au Findel depuis 1947 (ex æquo avec l’hiver 2015/2016), le record absolu étant l’hiver 2006/2007 avec une température moyenne de 4,6 °C», note MeteoLux.

Le printemps (moyenne de 10,4 °C) a été légèrement trop chaud (+0,8 °C). L’été a été moyennement chaud (moyenne de 17,9 °C), avec un mois d’août légèrement plus chaud que la normale. L’automne dernier a été, lui aussi, plus chaud que la normale (10,4 °C, +0,6 °C). 

Malgré ces températures en hausse, le Luxembourg a connu un ensoleillement «nettement inférieur à la normale». Les 1 564,3 heures où le soleil a brillé correspondent à un déficit de 238,6 heures par rapport à la moyenne 1991-2020 (1 802,9 heures). L’année la moins lumineuse demeure 1978, avec seulement 1 387,8 heures d’ensoleillement.

Aussi bien l’hiver (173,7 heures, -28 %) que le printemps (387,5 heures, -31 %) ont été très peu ensoleillés. L’été s’est rapproché de la moyenne globale avec 734,1 heures d’ensoleillement. À l’exception du mois d’octobre, l’automne a suivi la tendance négative avec 317,4 heures d’ensoleillement (moyenne de 332,7 heures).

Seulement neuf jours de neige

Un autre fil rouge du bilan météorologique de 2024 est la pluie en abondance. Plus globalement, avec un cumul annuel de 1 090,2 l/m2, l’année 2024 a présenté un excédent pluviométrique de 258,9 l/m2 par rapport à la normale 1991-2020 (831,3 l/m²). L’année la plus sèche de l’histoire est 1976, avec un cumul annuel de seulement 541 l/m2. L’année la plus humide était 1988 avec un cumul annuel record de 1202,1 l/m2.

L’hiver 2023/2024 a été marqué par un excédent pluviométrique d’environ 22 % (268,4 l/m2) par rapport à la moyenne (220,6 l/m2). Seulement neuf jours avec un sol couvert de neige ont été enregistrés, ce qui est nettement en dessous de la période de référence 1991-2020 (21 jours). L’épaisseur maximale de neige au sol, 7 cm, date du 18 janvier 2024.

Les averses ont été aussi très importantes au printemps (+71 %) et en automne (+50 %), avec sur le seul mois de mai un excédent d’environ 141 % par rapport à la période de référence. Il s’agit du deuxième mois de mai le plus arrosé depuis 1947, le record absolu datant de 1998. Plus globalement, 2024 a connu le cinquième printemps le plus pluvieux de l’histoire.

Un brin plus positif était le bilan de l’été, avec un cumul de 199,2 l/m2, un total inférieur d’environ 8 % à la moyenne 1991-2020 (217 l/m2).

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